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Des secouristes retirent des corps des décombres d'un immeuble à Elazig, dans l'Est de la Turquie, le 26 janvier. |
À Sürsürü, quartier de la ville d'Elazig située non loin de l'épicentre de cette secousse de magnitude 6,7 qui s'est produite vendredi soir 24 janvier, trois corps sans vie ont été retrouvés dans les décombres d'un immeuble résidentiel.
En apprenant qu'un de leurs proches figurait parmi les victimes, des femmes qui attendaient à proximité se sont effondrées en larmes.
Quelques heures plus tard, deux autres corps étaient retrouvés, portant le bilan à 38 morts dans la province d'Elazig, a indiqué la télévision publique TRT.
Selon les autorités turques, le nombre provisoire de victimes s'élevait dimanche soir 26 janvier à 38 morts et 1.607 blessés. Une centaine de personnes étaient toujours hospitalisées, dont 13 dans un état grave.
Les secouristes, dans un froid glacial, ont par ailleurs extirpé 45 personnes vivantes des gravats depuis vendredi soir.
Mais 48 heures après le séisme, et alors que les températures descendent en dessous de -10°C la nuit, l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise.
Pressés par le temps, les secouristes doivent néanmoins procéder avec précaution pour éviter un effondrement des décombres.
À Sürsürü, ils déblaient les gravats une bassine après l'autre tandis qu'un chien renifle les décombres à la recherche d'une piste.
Dormir dans un train
"Si on était en été, les gens pourraient résister un peu plus longtemps, sans doute. Mais c'est difficile de le penser par un froid pareil. Que Dieu leur vienne en aide", déclare Hasan Duran, retraité, bonnet noir sur la tête.
Cet habitant du quartier a eu la "peur de sa vie" lorsque le séisme a frappé vendredi soir. "L'immeuble se balançait comme un berceau. J'ai déjà vécu plusieurs séismes, mais jamais rien de semblable", ajoute-t-il, les mains tendues vers un brasero.
La peur des habitants reste vive en raison des répliques -plus de 600 depuis vendredi soir- qui secouent la région d'Elazig.
Environ un millier d'entre ont passé la nuit dans deux trains reconvertis en hébergement d'urgence à la gare d'Elazig.
"On ne risque pas d'être pris dans un effondrement et il fait plus chaud que dans une tente", résume Berivan Arslan, 55 ans, qui a quitté son appartement en raison de fissures dans la façade de l'immeuble.
Avec sa fille et ses deux petites-filles qui trompent l'ennui en jouant avec une poupée, elle dort depuis deux nuits dans un compartiment de six sièges.
Deux trains sont à quai, et un troisième doit arriver dimanche soir d'Ankara, selon la compagnie nationale turque de chemins de fer (TCDD).
Mais alors que le nombre de places en hébergement d'urgence reste insuffisant pour couvrir les besoins de cette agglomération de 350.000 habitants, des tensions comment à naître.
AFP/VNA/CVN