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Des policiers français sont postés aux abords du Parc des Princes à Paris. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
À la veille du match PSG-Barcelone mercredi 10 avril au Parc des Princes, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, "a renforcé considérablement les moyens de sécurité", a déclaré mardi 9 avril Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, évoquant une "menace caractérisée évoquée publiquement par l'État islamique", à 100 jours des JO de Paris et peu après l'attentat de Moscou.
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) "est particulièrement à pied d'œuvre", a ajouté M. Darmanin, s'exprimant lors d'un déplacement à la Brigade fluviale de la préfecture de police.
"L'EI a menacé les quarts de finale de la Ligue des champions, pas spécifiquement en France, via une de ses agences de communication qui a notamment diffusé des messages sur les réseaux sociaux", a-t-on précisé de source proche du dossier.
Dans un de ces messages, un combattant, masqué et muni d'un fusil d'assaut, pose devant des photos des quatre stades qui vont accueillir les quarts de finale aller. "Tuez-les tous", est-il écrit.
Réunion à Beauvau
Ces posts "incitatifs" viennent d'al-Azaim, l'organe de l'État islamique au Khorassan (EI-K), la branche de l'EI en Afghanistan, qui a revendiqué l'attentat de Kerman en Iran en janvier et est soupçonnée d'être derrière celui de Moscou (144 morts) le 22 mars, a détaillé une experte française de la communication en ligne des groupes jihadistes.
Les messages "comptent sur l'enhardissement de la sphère EI suite au +coup d'éclat+ de l'attentat de Moscou", ajoute cette experte.
Une réunion sur la sécurité du match PSG-Barça était prévue mardi 9 avril à 20h00 place Beauvau, en présence de Gérald Darmanin, Laurent Nuñez et de hauts responsables de la police et de la gendarmerie, a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV. Aucune communication ne sera faite à l'issue de cette réunion, selon cette source.
Dans un communiqué, l'UEFA s'est dite "informée" de menaces pesant sur les rencontres, mais a précisé que "tous les matches" auraient lieu, avec des "dispositifs de sécurité adaptés". À Londres, où se déroule mardi 9 avril la rencontre Arsenal-Bayern Munich, un dispositif de sécurité "solide" est en place, a assuré la police.
En Espagne, les autorités ont également renforcé leur dispositif de sécurité pour les matches prévus à Madrid mardi 9 avril (Real-Manchester City) et mercredi 10 avril (Atlético-Dortmund). La porte-parole du gouvernement espagnol Pilar Alegria a évoqué "plus de 2.000 agents" mobilisés "pour garantir une sécurité totale".
Le niveau d'alerte attentat est actuellement de 4 sur une échelle maximale de 5 en Espagne alors que la France a relevé le dispositif Vigipirate à son niveau maximal, "urgence-attentat", le 24 mars.
Des unités anti-émeutes de la police française près du Parc des Princes, à Paris. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
La menace visant les stades "n'est pas nouvelle", a souligné Gérald Darmanin. Il y a "10 jours", l'EI a diffusé un autre message avec le "stade de Munich en fond d'écran, pour dire qu'il fallait passer à l'acte dans les lieux sportifs et singulièrement les stades". L'Allemagne organise l'Euro de football du 14 juin au 14 juillet.
"Aucune" menace sur la cérémonie d'ouverture
"Qui n'est pas préoccupé ou concerné par les menaces terroristes ?", a pour sa part déclaré l'entraîneur du PSG, Luis Enrique. "J'espère que c'est une chose que nous pouvons contrôler, que ce ne seront que des menaces et qu'il ne se passera rien", a-t-il ajouté.
"La sécurité est importante (...) mais on doit se concentrer sur ce qu'on doit faire, jouer au foot", a ajouté le défenseur parisien Danilo Pereira.
L'attentat de Moscou a brutalement replacé la menace jihadiste au cœur des priorités sécuritaires, notamment en France, qui accueille dans près de 100 jours les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), avec une cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine.
"Frapper les Jeux olympiques en France constituerait indiscutablement un rêve devenu réalité pour l'EI et je suis sûr qu'il y a déjà des projets", affirmait fin mars Tore Hamming, du Centre international pour l'étude de la radicalisation (ICSR).
L'EI "est le responsable des huit derniers attentats que la France a connus", a rappelé Gérald Darmanin mardi 9 avril, tout en appelant à ne pas "sombrer dans ce qu'essaye de faire la propagande terroriste, c'est-à-dire essayer de semer la peur, la terreur, partout".
À ce stade, "aucune menace terroriste caractérisée" ne pèse sur la cérémonie d'ouverture, rappellent régulièrement les autorités françaises.
AFP/VNA/CVN