Sauveteur : un métier risqué

Chaque fois qu’ils reçoivent un appel pour un incendie, un suicide ou un accident de la route, les membres de l’équipe de secourisme et de sauvetage de la Police de Hô Chi Minh-Ville sont prêts à intervenir et servir la population. Une mission dangereuse.

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Le lieutenant-colonel Nguyên Chi Thành (gauche) enseigne à de jeunes secouristes des exercices de plongée.
Photo : TN/CVN

Vers 07h30, le terrain d’entraînement du Bureau de police de sauvetage et de luttre contre les incendies (PC07) relevant de la Police de Hô Chi Minh-Ville, est très animé, s’y préparent les équipes tactiques.

Avant de procéder aux entraînements, une étape indispensable est la vérification et l’entretien des moyens d’opération. Actuellement, les secouristes disposent de moyens et de connaissances permettant d’opérer sur n’importe quel terrain (en hauteur, sous l’eau ou dans des zones incendiées…).

Le lieutenant-colonel Dào Quôc Trung, chef de l’équipe de sauvetage et de secourisme de la Police de Hô Chi Minh-Ville, fait savoir que "Chaque fois que la sonnette d’alarme est déclenchée, une équipe d’urgence est immédiatement déployée. Notre commande vocale est +Allez, trouvez rapidement les victimes+".

"Un brave" rusé

Âgé de 33 ans, le capitaine Trân Quôc Bao travaille au sein de l’équipe de sauvetage et de lutte contre les incendies depuis bientôt 11 ans. Riche de sa grande expérience et de ses nombreuses compétences, Quôc Bao est surnommé "Un brave rusé". Il est toujours chargé des cas de sauvetage et de secourisme difficiles.

Heureusement, toutes leurs interventions ne sont pas dangereuses, parfois elles sont même plutôt cocasses, comme celles visant à se débarrasser des ruches. Bien que les secouristes aient tous appris à les manier, ils rencontrent beaucoup de difficultés sur le terrain. En effet, le traitement sera différent selon la variété d’abeille et l’emplacement de la ruche.

De plus, il y a des cas dans lesquels certains habitants cachent la position des ruches car qu’ils pensent que celles-ci leur apporteront la chance. Ils cherchent à empêcher l’intervention des policiers alors que beaucoup de personnes ont été piquées. À ce moment-là, il faut savoir faire preuve de souplesse pour gérer la situation.

Quôc Bao a fait face à des dangers inoubliables et des tâches difficiles. "Les plus ennuyeux sont les suicides en hauteur que les moyens de sauvetage ne peuvent pas atteindre, comme le sommet d’un immeuble ou le haut d’un poteau électrique", partage Quôc Bao. Avant de raconter : "Lors d’un cas survenu dans l’immeuble de Binh Chanh, à Hô Chi Minh-Ville, un homme atteint de troubles mentaux a utilisé des ciseaux pour se blesser, puis s’est assis près du bord du mur de l’immeuble au 12e étage. S’il bouge, il tombait. Quand les policiers de sauvetage se sont approchés, cet homme, une arme à la main, menaçait de sauter avec qui viendrait le sauver".

À ce moment-là, les conseils de ses proches avaient échoué, le chef de l’équipe a décidé de mettre un matelas pneumatique en bas et demandé à ses proches de discuter avec lui afin de détourner son attention. Profitant d’une à deux secondes d’inattention, les policiers ont pu le contrôler.

"À ce moment, malgré l’inquiétude, nous devons jouer le rôle de psychologue et coopérer avec les coéquipiers pour gérer correctement la situation. Notre stratégie principale est de toujours improviser et de donner la priorité à la vie des gens", dit Quôc Bao.

L’explosion d’accessoires dans la maison du réalisateur Lê Minh Phuong provoquant l’effondrement de trois maisons adjacentes à Hô Chi Minh-Ville en 2013 est encore gravée dans la mémoire du capitaine Trân Quôc Bao. "Quand nous sommes arrivés là-bas, il ne restait que des ruines avec 14 disparus enterrés sous les décombres. Après de grands efforts, nous avons sauvé la vie de quatre personnes et récupéré dix corps", se souvient-il. Après cette affaire, Quôc Bao a compris le vrai sens de son travail.

Face à face avec la mort

Sauvetage d’un suicide.
Photo : TN/CVN

Le lieutenant-colonel Nguyên Chi Thành, chef adjoint de l’équipe de sauvetage et de lutte contre les incendies, a également fait face à la mort à plusieurs reprises.

Lors d’un accident de camion, faisant deux morts, survenu en 2016 au pied du pont Phu My, M. Thành et ses confrères ont dû utiliser des pinces hydrauliques et une perceuse pour couper la portière de la voiture. Dans cette situation d’urgence, ils ont été profondément coupés par des barres de fer et les vitres du véhicule.

Après avoir transporté les corps, leurs mains étaient maculées de sang. Une heure plus tard, ils ont reçu une nouvelle : l’une des deux victimes était séropositive.

"Juste après, même en prenant des médicaments anti-exposition, ils s’inquiétaient. De plus, les effets secondaires de ces médicaments les rendaient fatigués. Le lendemain, le test a montré que la victime n’était pas séropositive. Nous étions très heureux", se rapelle M. Thành avec un sourire.

Une autre fois, M. Thành a dû monter sur le toit d’une maison pour sauver une victime d’un accident de travail, malheureusement, en raison de la vétusté du toit en tôle ondulée, il est passé au travers et est tombé dans le parc à ferraille en dessous, écopant de traumatismes à la colonne vertébrale.

"Après avoir été guéri à l’hôpital 115, j’ai progressivement récupéré. Cependant, ma santé s’est beaucoup détériorée. C’est le travail, et si vous choisissez de sauver des gens, vous ne pouvez pas attendre", déclare-t-il.

Cependant, les secouristes ne sont pas tous aussi chanceux. Parmi eux, plusieurs sont morts noyés au fond d’une rivière ou ensevelis dans des maisons incendiées. Le PC07 de la Police de Hô Chi Minh-Ville est le seul endroit qui possède un mémorial pour les soldats morts en service en temps de paix. Près de 37 ans de travail, plus que quelques mois avant la retraite, mais le lieutenant-colonel Dao Quôc Trung regrette toujours de ne pas être assez jeune et fort pour rester avec ses coéquipiers.

Devant le mémorial, il confie "Leurs sacrifices nous inspirent enthousiasme et engagement envers la profession. Alors je rappelle toujours à mes coéquipiers + si on ne le fait pas, qui va le faire ? + ".

Chaque jour, le PC07 reçoit de 200 à 300 messages d’incidents et d’incendies via l’application "Aide 114", une application au service de la prévention et de la lutte contre les incendies. Crée en 2006, le PC07 dispose actuellement de 54 policiers. Depuis sa fondation en décembre 2020, la ligne "Aide 114" a accueilli 1.587 appels.


Huong Linh - Lê Vân/CVN

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