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Le minibus électrique "Cristal" à usage hybride, le 21 juin 2017 à Strasbourg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Présentées cette semaine au Congrès européen des "systèmes de transports intelligents" à Strasbourg, ces innovations visent notamment à répondre à la problématique du "premier (ou dernier) kilomètre", c'est-à-dire aux besoins des usagers qui habitent ou travaillent à plus d'un kilomètre de la station de transport collectif la plus proche.
"Il faut imaginer des solutions nouvelles, car on ne peut pas mettre en place une ligne de bus pour une poignée d'usagers seulement", explique à l'AFP Anne Meyer, de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), qui regroupe les opérateurs français de transports urbains et la SNCF, notamment.
L'enjeu est de permettre aux usagers de se passer de voiture. D'autant que "les jeunes générations y sont prêtes: elles ne sont plus aussi attachées que par le passé au fait de posséder leur propre voiture", selon Mme Meyer.
Certaines des innovations proposées sont déjà en service. C'est le cas de la navette Navya Arma, véhicule électrique sans chauffeur, capable de transporter une quinzaine de personnes sur un itinéraire dûment repéré et cartographié au préalable. Le mini-bus autonome, développé par une société basée à Villeurbanne près de Lyon, circule déjà dans le quartier Confluence à Lyon, mais aussi à Perth (Australie), au Qatar ou en Nouvelle-Zélande.
À bord, l'usager donne le "top départ" en appuyant sur un écran tactile. La navette se met alors en route, à vitesse réduite, suivant un itinéraire prédéfini. Ses radars et caméras sont capables de repérer les obstacles: si un piéton ou un cycliste s'approche trop près, le véhicule s'arrête et "attend". Mais il peut aussi perdre patience: si l'importun tarde à dégager le passage, le véhicule klaxonne automatiquement. Autre engin étonnant, mais muni d'un chauffeur celui-ci: le "Cristal", sorte de mini-bus électrique à usage hybride, mis au point par l'industriel alsacien Lohr.
Le véhicule de quatre mètres de long, sur le point d'être commercialisé, peut être conduit comme une voiture individuelle |
Personne derrière le volant
Le véhicule de quatre mètres de long, sur le point d'être commercialisé, peut être conduit comme une voiture individuelle, avec un simple permis B et quatre passagers au maximum. Mais si un chauffeur habilité prend les commandes, il peut servir au transport collectif, en embarquant une vingtaine de passagers debout.
"L'idée, c'est que les opérateurs de transport puissent jouer sur les deux tableaux", explique Jean-François Argence, directeur des "nouvelles mobilités" chez Lohr. "Aux heures de pointe, on peut imaginer que le Cristal soit utilisé comme un bus classique, éventuellement en combinant jusqu'à quatre véhicules reliés entre eux, en convoi. Et aux heures creuses, il pourrait être loué par des particuliers, sur le même mode que les voitures Autolib à Paris", détaille-t-il.
L'an prochain, les concepteurs du Cristal promettent de dévoiler un nouveau prototype amélioré... sans chauffeur.
Le véhicule autonome, c'est justement l'objectif poursuivi par l'institut de recherche Vedecom, basé à Versailles. Son prototype de "robot-taxi" électrique ,développé à partir d'une Renault Zoé classique, présenté cette semaine à Strasbourg, a pu emmener quelques curieux vers l'Allemagne toute proche, à l'occasion d'une expérimentation grandeur nature. À première vue, la voiture semble quasiment "normale", mais lorsqu'elle s'insère dans la circulation sans personne aux commandes, et que le volant tourne tout seul... les piétons sur le bord de la route ne cachent pas leur surprise.
Pour l'heure, la technologie suppose que le trajet soit cartographié à l'avance, que le véhicule soit surveillé à distance par un opérateur via des caméras placées le long de la route, et que les feux rouges puissent indiquer à la voiture, par wifi, qu'ils passent au vert.
Bref, l'utilisation à grande échelle semble encore loin. Mais les ingénieurs de Vedecom assurent qu'un tel système pourrait être une des réponses au problème du "dernier kilomètre": "L'usager appellerait un robot-taxi avec son smartphone, et la voiture viendrait automatiquement le prendre chez lui", imagine Gilles Le Calvez, directeur du programme "Véhicule" de l'institut de recherche.