>>Moody's abaisse à négative la perspective de la dette de l'Italie
L'agence de notation financière Moody's a relevé le 23 juin d'un cran la note de la dette de long terme de la Grèce. |
Moody's justifie notamment ce relèvement par l'accord trouvé mi-juin par les créanciers de la Grèce, la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) pour relancer le plan d'aide au pays surendetté, bloqué depuis des mois, écartant ainsi le spectre d'une nouvelle crise à court terme.
Cet accord permet de relancer le troisième plan d'aide au pays de 86 milliards d'euros, signé en juillet 2015, qui était jusque-là au point mort en raison de divergences entre des membres de la zone euro, principalement l'Allemagne, et le FMI.
Une nouvelle tranche d'aide de 8,5 milliards d'euros doit être versée d'ici peu à la Grèce, pour lui permettre de rembourser in extremis quelque 7 milliards d'euros de créances dues en juillet.
Moody's s'attend également à ce que le ratio d'endettement de la Grèce "se stabilise cette année à 179% du PIB, avant de diminuer à partir de 2018".
La Grèce a aussi renoué avec la croissance au premier trimestre 2017, avec une hausse de 0,4% de son PIB, selon des chiffres révisés à la hausse début juin.
"Il est trop tôt pour en conclure que la croissance économique sera durable", prévient Moody's.
L'agence parie toutefois sur une croissance en 2017 et 2018, après trois années de stagnation et une récession cumulée de plus de 27% du PIB depuis le début de la crise dans le pays. Elle note que l'emploi a augmenté depuis plus d'un an, dopant la consommation.
L'agence note que l'accord conclu avec les créanciers va au-delà du simple soutien financier à court terme. "Il exige que le gouvernement prenne un certain nombre de mesures législatives, dont certaines qui sont difficiles politiquement" comme des augmentations d'impôts, des réductions de pensions de retraite ou des changements dans la législation du travail.
Pour Moody's, "le risque d'une sortie de la zone euro a un peu diminué", l'agence jugeant la situation politique "plus calme" alors que l'opinion publique semble soutenir davantage les partis en faveur d'une poursuite de l'appartenance à l'euro.
Au vu des mesures budgétaires programmées par le gouvernement pour 2019 et 2020, l'endettement d'Athènes pourrait reculer à 176% du PIB fin 2018 au lieu de 179,7% en 2014, ajoute l'agence, qui souligne toutefois que cette tendance à la réduction de la dette est "hautement dépendante de la croissance et des chocs budgétaires".
Mais l'agence est aussi encouragée par l'intention du FMI "de rester impliqué" et de "faire pression pour obtenir un allègement supplémentaire de la dette".
Le Fonds, qui soumet toujours sa participation financière à un allègement de la dette, a néanmoins signé un "accord de principe" pour permettre une aide immédiate évitant à Athènes une crise de paiement cet été. Le Fonds a assuré jeudi que les négociations avec les créanciers pour une diminution de la dette "faisaient des progrès".
"Si on ne pensait pas qu'il y avait de bonnes chances de parvenir à un accord sur la dette, nous n'aurions pas choisi cette voie", a indiqué un porte-parole de l'institution monétaire.