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La terrible tragédie a éclaté près d'un centre de planning familial à Colorado Springs. |
Les autorités ont reconnu ne pas connaître pour l'instant les motifs du tireur qui a été arrêté peu avant 17H00 locales (00H00 GMT), après plus de cinq heures d'échange de tirs avec les forces de l'ordre. "Je veux dire aux proches des victimes que c'est une terrible, terrible tragédie qui est survenue à Colorado Springs", a déclaré John Suthers, le maire de la deuxième ville de l'État, située au sud de Denver. "Nous avons perdu deux civils et nous pleurons la perte d'un très courageux officier", a-t-il ajouté lors d'un point presse.
D'après un communiqué de l'université de Colorado Springs, l'officier tué s'appelait Garrett Swasey et était âgé de 44 ans. Neuf personnes dont cinq policiers ont par ailleurs été hospitalisées. "Elles sont pour l'instant en bonne condition", a précisé Catherine Buckley, porte-parole de la police de cette ville, lors de la même conférence télévisée.
S'il n'a pas encore été identifié, l'image d'un homme de large corpulence, en T-shirt blanc, cheveux rasés courts et pantalon militaire était montrée, sur laquelle on le voit de dos, menotté et emmené par des policiers.
"Terrorisme intérieur"
Les forces de l'ordre s'inquiètent encore de savoir si le suspect, qui a principalement agi avec un fusil d'épaule, pourrait avoir placé des explosifs dans le bâtiment, que les autorités inspectent désormais pièce par pièce. Plus tôt, Catherine Buckley avait signalé que le tireur avait amené "des appareils", laissant entendre qu'il pourrait s'agir d'explosifs.
Des représentants de la police fédérale, le FBI, l'autorité des armes (ATF) participaient à l'intervention toujours en cours pour finir de sécuriser le bâtiment. Les télévisions américaines ont retransmis des images de personnes évacuées à la hâte, sans manteaux, certaines en larmes, sous la neige et dans un froid glacial. Dans les alentours, plusieurs commerces avaient été placés en confinement et leurs employés et clients avaient dû rester calfeutrés pendant des heures.
Les lieux du crime s'étendaient sur plusieurs rues, qui ont été fermées une bonne partie de la journée aux fins de l'enquête. |
Quan Hoang, propriétaire d'un salon de manucure proche du centre de planning familial, a raconté sur la chaîne CNN être sorti de son salon après avoir vu arriver "tout un tas de voitures de police près d'une banque". "J'ai cru qu'il s'agissait d'un braquage mais dès que je suis sorti j'ai entendu trois coups de feu", a-t-il ajouté. "Des officiers de police m'ont dit de partir, de rentrer et de verrouiller les portes", a-t-il poursuivi.
Ni la police ni la fédération des centres de planning familial n'ont été en mesure de confirmer que c'est bien l'organisation à but non lucratif, qui reçoit des subventions publiques, qui était la cible du tireur. Les centres de planning familial sont aux États-Unis les principaux à fournir des services gynécologiques : des examens préventifs, des contraceptifs mais aussi à réaliser des interruptions volontaires de grossesse. Cela en fait régulièrement des cibles de manifestations voire d'agressions pour les opposants radicaux à l'avortement.
Récemment, ces centres se sont retrouvés au cœur d'une polémique en raison de la diffusion de vidéos qui laissaient entendre que l'organisation vendait des cellules fétales. La chambre des représentants américaine, dominée par le camp républicain, a également tenté à plusieurs reprises de couper les fonds publics de l'organisation lors de discussions budgétaires.
"Nous ne connaissons pas totalement les circonstances et les motifs de ce crime, et ne savons pas si le planning familial était la cible de l'attaque", a expliqué dans un communiqué Vicki Cowart, porte-parole de l'organisation. Avant de dénoncer "des extrémistes (anti-avortement qui) créent un environnement toxique capable d'alimenter le terrorisme intérieur".