France
Salaires : Borne réunit syndicats et patronat en conférence sociale

La Première ministre Elisabeth Borne réunit lundi 16 octobre les partenaires sociaux pour parler "salaires" et "déroulement des carrières" notamment, dans un contexte de forte inflation et de divergences persistantes avec les syndicats, encore marqués par l'adoption au forceps de la réforme des retraites.

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La Première ministre Elisabeth Borne se tient à côté du ministre du Travail, Olivier Dussopt (gauche), lors d'une rencontre avec les représentants syndicaux à l'hôtel de Matignon à Paris, le 12 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Autour de la cheffe du gouvernement et de six ministres, seront présentes sept organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Solidaires et Unsa) et six patronales (Medef, U2P, CPME, FNSEA, Fesac et Udes) pour ce grand raout qui se déroule toute la journée au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris.

La question du maintien de la conférence sociale, trois jours après le meurtre d'un professeur à Arras dans un attentat islamiste, a été un temps posée par l'exécutif avant d'être évacuée. "Nous ne pouvons pas céder ni mettre le pays à l'arrêt face au terrorisme", a tranché Elisabeth Borne, dans une interview à la Tribune du dimanche 15 octobre.

Toutefois, elle prononcera "un mot de recueillement" en hommage à Dominique Bernard. Puis s'ensuivront interventions d'experts, déclarations des responsables des organisations syndicales et patronales, de trois ministres (de l'Économie, Bruno Le Maire ; du Travail, Olivier Dussopt ; et des Solidarités, Aurore Bergé), avant la tenue de quatre ateliers et une restitution en fin de journée.

Lors de cette conférence sociale, dont la dernière en 2014 s'était tenue dans un contexte de hausse du chômage, la Première ministre doit annoncer la mise en place d'un "Haut Conseil des rémunérations" dans lequel siègeraient les partenaires sociaux, les administrations de statistiques (Insee, Dares, Drees) voire des experts, selon Matignon.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, lors d'une rencontre avec la Première ministre à l'hôtel de Matignon à Paris, le 12 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Autre sujet attendu par l'ensemble des syndicats et sur lequel la Première ministre pourrait avancer. La "conditionnalité des aides publiques aux entreprises", soit le maintien des exonérations de cotisations à condition que la branche n'ait pas de minima en-dessous du Smic.

"Pas de +blabla+"

La conférence sociale se tient trois jours après une manifestation en demi-teinte pour défendre le pouvoir d'achat, qui a rassemblé quelque 200.000 personnes en France.

"La colère est extrêmement forte et le gouvernement doit répondre aux aspirations des travailleurs", plaide Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, interrogée vendredi avant le défilé.

"Nous ne voulons pas de +blabla+ ou des annonces qui font +pschitt+. On attend du concret", prévient-elle.

"La Première ministre nous a dit qu’il y aurait des annonces, on la prend au mot", espère la cheffe du premier syndicat, la CFDT, Marylise Léon.

"L'urgence vitale aujourd'hui c'est la paye !", insiste de son côté Frédéric Souillot (FO), promettant de "parler salaires de l'entrée jusqu'au dessert".

À l'occasion de cette conférence sociale, le gouvernement souhaite aussi renouer avec les syndicats après les six mois de contestation de la réforme des retraites, finalement adoptée par 49.3.

La cheffe de la CDFT, Marylise Leon, lors d'une rencontre avec la Première ministre à l'hôtel de Matignon à Paris, le 12 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est un moment de dialogue avec les organisations syndicales et patronales", a plaidé Elisabeth Borne, assurant qu'il y a "une volonté commune de renforcer la démocratie sociale".

Ainsi, l'exécutif a donné des gages aux syndicats qui faisaient pression en intégrant, à la dernière minute, la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Ombre au tableau, la conférence se tient sur fond de profond désaccord entre les partenaires sociaux et le gouvernement sur les régimes des retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco) et de l'assurance-chômage (Unedic).

L'État veut les ponctionner pour combler le déficit du régime général des retraites ou abonder France Travail, le nouveau service public de l'emploi.

Ces transferts sont une "ligne rouge" pour la patronne de la CGT Sophie Binet, et augurent "la fin de la lune de miel" avec le gouvernement, selon le Medef.

"Il n’a jamais été question de les ponctionner", se défend Mme Borne, relevant toutefois que des économies sont réalisées dans les régimes complémentaires grâce à la réforme des retraites.

AFP/VNA/CVN

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