Déforestation : la capitale de l'Amazonie brésilienne noyée par la fumée des incendies

La capitale de l'Amazonie brésilienne, Manaus, est depuis quelques jours envahie par la fumée des incendies provoqués par la déforestation et ses responsables, des "criminels" ciblés vendredi 13 octobre par la ministre de l'Environnement.

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Vue du pont du journaliste Phelippe Daou à Manaus, capitale de l'Amazonie brésilienne, envahie depuis des jours par la fumée d'incendies provoqués à des fins de déforestation, le 13 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis mercredi 11 octobre, les incendies dans la région de Manaus ont nimbé d'une fumée grise la ville de quelque deux millions d'habitants. Dans les rues, certains portent un masque pour se protéger.

Effet de ces fumées, l'air qui se respirait cette semaine dans la capitale de l'État d'Amazonas (Nord) comptait parmi les moins sains au monde, selon le site spécialisé World Air Quality Index.

Il s'agit de l'un des pires mois d'octobre quant au nombre de foyers d'incendie observés dans l'Amazonas ces 25 dernières années, d'après l'Institut national de recherches spatiales (INPE).

Cet institut brésilien avait enregistré jeudi 12 ocotbre 2.770 foyers actifs depuis le début du mois d'octobre, une hausse de 154% par rapport aux 1.089 répertoriés sur la même période l'an dernier.

Face à l'urgence, le gouvernement a annoncé vendredi 13 octobre l'envoi de deux hélicoptères et de 149 effectifs supplémentaires, qui viendront s'ajouter aux 140 personnes déjà déployées pour lutter contre les incendies.

En plus de ces feux, la région subit une sécheresse d'une gravité exceptionnelle qui a porté le niveau des cours d'eau à un seuil critique. Un demi-million de personnes en subissent l'impact, pour le transport ou l'approvisionnement.

Vue du théâtre de Manaus, capitale de l'Amazonie brésilienne, envahie depuis des jours par la fumée d'incendies provoqués à des fins de déforestation, le 13 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

La ministre de l'Environnement, Marina Silva, s'est insurgée contre les incendies, lors d'une conférence de presse à Brasilia.

"Il n'y a pas de feu naturel en Amazonie", a-t-elle lancé, en ciblant les "criminels" qui recourent aux incendies pour déboiser et y faire paître le bétail ou planter des cultures.

Alors que, depuis le début de l'année et le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, la déforestation a baissé de près de 50% par rapport à la même période en 2022, l'explosion des feux est aussi aggravée par la sécheresse dans la région.

"C'est une situation d'une extrême gravité parce que se croisent trois facteurs : la grande sécheresse provoquée par El Nino, la matière organique sèche en grande quantité, et les incendies de type criminel dans les propriétés de particuliers et sur des terrains publics", a-t-elle souligné.

Marcio Garcia, un responsable du ministère de la Santé, a averti que les fumées qui accablent Manaus font courir des "risques importants, principalement pour les maladies respiratoires" et a appelé la population locale à éviter au maximum de s'y exposer.

APS/VNA/CVN

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