Attentats de Paris
Salah Abdeslam toujours introuvable, un proche du logeur d'Abaaoud arrêté

Deux hommes activement recherchés 18 jours après les attentats de Paris, qui ont fait 130 morts : l'enquête se poursuit, avec l'arrestation le 1er décembre d'un proche du logeur d'Abdelhamid Abaaoud.

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Salah Abdeslam introuvable

Où se cache le suspect numéro un des attentats de Paris, Salah Abdeslam, frère d'un kamikaze qui s'est fait exploser et qui paraît avoir assuré une part importante de la logistique ?

Le 30 novembre, la chaîne américaine CNN affirmait qu'il aurait réussi à rallier la Syrie. "À ce jour, personne ne sait où il se trouve. Son départ en Syrie n'est qu'une des hypothèses de travail des enquêteurs", a expliqué une source policière.

Photo de Salah Abdeslam diffusée par la police le 15 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il n'y a aucun élément apparu dans l'enquête" à ce sujet, a renchéri une source proche de l'enquête. De leur côté, les enquêteurs belges travaillent "comme s'il était toujours" en Belgique où sa trace a été perdue quelques heures après les attaques.

Également recherché : Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain de 30 ans, filmé par une caméra de vidéosurveillance en compagnie de Salah Abdeslam, deux jours avant les attentats du 13 novembre dans une station service de l'Oise alors qu'il conduisait la Clio utilisée dans les attaques. Interrogée jeudi dernier 26 novembre, la famille d'Abrini jure qu'il était à Molenbeek le soir des attentats, estimant qu'il avait sûrement "peur de rentrer".

Les complices

Confiée à six juges d'instruction antiterroristes depuis le 24 novembre, l'enquête française s'attache à trouver tous les complices des dix jihadistes soupçonnés d'avoir pris part aux attaques de Paris.

Restent à ce jour à identifier quatre des huit kamikazes : un des trois du Bataclan, deux du Stade de France et celui, soupçonné d'avoir fait partie du commando des terrasses, qui s'est fait sauter le 18 novembre dans l'appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Les policiers ont arrêté le 1er décembre dans les Hauts-de-Seine un proche de Jawad Bendaoud, qui a fourni cet appartement à Abdelhamid Abaaoud. Placé en garde à vue, Mohamed S. est soupçonné d'avoir été un intermédiaire entre la cousine d'Abaaoud, qui lui cherchait un abri de repli, et Jawad Bendaoud, présenté comme un petit caïd au service de marchands de sommeil de Saint-Denis.

Placé en détention provisoire vendredi dernier 27 novembre, Jawad Bendaoud est pour l'instant le seul mis en examen dans l'enquête française.

Mohamed Abrini sur une photo diffusée par la police belge le 24 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

En Belgique, six personnes ont été inculpées et placées en détention provisoire, dont trois hommes, Hamza Attou, Mohammed Amri et Lazez A., soupçonnés d'avoir conduit Salah Abdeslam pendant sa cavale. Le degré d'implication des trois autres n'a pas été précisé par le parquet fédéral belge.

Le mystère Abaaoud

Depuis quand Abdelhamid Abaaoud était-il en Europe ? Son téléphone a été repéré en janvier en Grèce. Après les attentats, un service non européen "ami" a prévenu les Français qu'il l'avait de nouveau "borné" dans ce pays en septembre. S'est-il mêlé au flot de migrants ou est-il entré par des voies plus classiques, en utilisant un de ces passeports vierges dont dispose l'organisation de l'État islamique ? Les enquêteurs jugent peu probable qu'il ait pu se cacher deux mois en Belgique, où il est très connu. De même, sa brève cavale en France semble montrer qu'il n'y disposait pas de base de repli solide.

Autre question : Abaaoud était-il programmé pour mourir, devait-il initialement poursuivre ses actions ? Dans un message de revendication, l'EI a évoqué huit assaillants. Sept sont morts le 13 novembre et Salah Abdeslam semblait destiné à se faire exploser. S'il avait voulu mourir en martyr, pourquoi Abaaoud ne s'est-il pas fait exploser quand il est revenu près du Bataclan, un "sur-attentat" qui aurait eu un retentissement énorme ? De même, laisser des kalachnikov et des munitions dans la Seat retrouvée à Montreuil alors qu'il n'était alors pas poursuivi ne semble guère faire sens s'il voulait frapper de nouveau.

Qui est le commanditaire ?

Fabien Clain, figure française du jihadisme, a lu le communiqué de revendication. En plus de la cellule de Verviers en Belgique, les services antiterroristes croient déceler la main d'Abaaoud derrière quatre actions. Il est peut-être le "Abou Omar" désigné à un juge par Sid Ahmed Ghlam, l'étudiant algérien soupçonné d'avoir voulu attaquer des églises d'Île-de-France au printemps. Il apparaît également dans l'enquête qui vaut à Nicolas Moreau d'être écroué depuis fin juin.

En août, c'est Abaaoud que Reda Hame désigne comme son commanditaire pour un projet d'attaques, "dans l'idéal" des salles de concert. Et en juillet, il apparaît en lien avec un converti de retour de Syrie, intercepté avec un passeport suédois et semble-t-il animé d'intentions violentes. Quatre dossiers dont le dénouement s'étale entre juin et août.

Les attaques de Paris ont-elles été organisées par les plus hauts responsables de l'EI ? Le nom d'Abou Mohammed al-Adnani a été évoqué. Ce porte-parole de l'EI fait indéniablement partie de ce qu'une source antiterroriste décrit comme le "comité de planification de l'EI". Tout projet d'attaque en Europe recevra sa bénédiction. Mais intervient-il dans le détail opérationnel des attentats ?

AFP/VNA/CVN

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