>>Cavendish fonce, Contador chute
Le Slovaque Peter Sagan, vainqueur de la 2e étape du Tour de France et nouveau maillot jaune, le 3 juillet à Cherbourg. |
Sagan, habitué au maillot vert à Paris (quatre fois), a devancé le Français Julian Alaphilippe, prometteur néophyte du Tour, au terme d'un sprint en montée. Mais, au contraire de ses habitudes, il a montré une inhabituelle réserve en franchissant la ligne.
"J'ai été très étonné quand on m'a dit que j'avais gagné, je pensais qu'on arrivait pour la troisième place", a expliqué le Slovaque, personnage majeur d'un peloton qu'il a vilipendé ensuite, lors de la conférence de presse réservée au vainqueur de l'étape.
"On voit des choses stupides. Personne ne freine quand c'est mouillé. On voit sept trains devant, toutes les équipes en ont et se fichent des autres coureurs. Certains coureurs ne savent pas faire du vélo...", a tempêté Sagan, adepte à 26 ans de l'antienne des anciens, "c'était mieux avant". "Il n'y a plus de respect dans le peloton. Les choses étaient différentes quand j'ai commencé en 2010."
Sur le vélo, Sagan s'est imposé sans aucune discussion. Il a dominé Alaphilippe et les autres meilleurs puncheurs mondiaux, l'Espagnol Alejandro Valverde (3e), l'Irlandais Dan Martin (4e) et l'Australien Michael Matthews (5e).
Contador amoindri
Le coureur de Tinkoff, qui n'a pas oublié de remercier le milliardaire russe propriétaire de l'équipe (Oleg Tinkov, présent à l'arrivée), a endossé pour la première fois de sa carrière le maillot jaune. Comme le Britannique Mark Cavendish, logiquement débordé dans la montée d'arrivée, l'avait fait samedi 2 juillet.
Contador en compétition, le 3 juillet à Cherbourg. |
Pour la formation russe, le bilan est terni par la nouvelle mésaventure survenue à Contador. Bis repetita, l'Espagnol est tombé pour la deuxième fois en deux jours. Sans que sa responsabilité, au contraire de la veille, paraisse engagée.
"Alberto a été malchanceux. Aujourd'hui, Tony Martin a pris un ralentisseur un peu trop vite, il est tombé et a fait tomber Alberto. S'il était tombé de l'autre côté, c'était pour moi", a expliqué Sagan.
Dans la montée finale, Contador, visiblement amoindri, a lâché 48 secondes à la plupart de ses rivaux.
"J'ai tenté de tout donner pour minimiser la perte mais elle est quand même très grande", a estimé le double vainqueur du Tour (2007, 2009). "Je suis handicapé physiquement, je ne peux pas pédaler comme je le voudrais. Ce n'est pas évident de garder le moral. Je suis touché des deux côtés".