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Le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, dirige une séance d'entraînement avec les Bleus à Clairefontaine, le 6 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le sélectionneur Didier Deschamps et les Bleus, qui ont retrouvé le 29 juin Kingsley Coman, remis de ses douleurs à la cheville, au cours d'une séance marquée par la blessure à la main gauche de Patrice Evra, connaissent les défis qui les attendent : gérer leur statut de favori, ne pas paniquer en défense, offrir les manettes en attaque au duo Griezmann-Giroud et retrouver le vrai Pogba.
Le piège islandais
Passé un premier ouf de soulagement à l'idée d'avoir évité l'Angleterre, les Bleus commencent à prendre conscience qu'ils n'ont pas forcément gagné au change avec les Islandais. Ils vont affronter un adversaire galvanisé par son exploit (victoire 2-1) et qui n'aura rien à perdre.
Le match sent donc le piège à plein nez. Ce quart de finale sera une vraie rencontre de coupe contre le Petit Poucet de l'Euro et tout se jouera au mental.
Le premier tour poussif de l'équipe de France, tétanisée par l'enjeu, puis son entame catastrophique en 8e de finale face à l'Eire (2-1) n'incitent pas forcément à l'optimisme. Ni les précédents historiques : en 1992 (1er tour) et en 2004 (quart de finale), les Tricolores avaient mordu la poussière contre les futurs vainqueurs danois et grec, surgis de nulle part et totalement libérés et décontractés.
Antoine Griezmann, buteur pour l'équipe de France sur une passe d'Olivier Giroud face à l'Irlande à Lyon, le 26 juin. |
Le dernier face-à-face avec les Islandais est encore moins rassurant : menés 2-0 à la pause, les troupes du sélectionneur d'alors, Laurent Blanc, avaient dû s'arracher pour s'imposer 3-2 en mai 2012 en match de préparation à l'Euro.
Umtiti à l'épreuve
Le jeune défenseur lyonnais (22 ans) part grand favori pour pallier la suspension d'Adil Rami en charnière centrale. Didier Deschamps semble ainsi résolu à envoyer au feu, dans un quart de finale de l'Euro, un joueur sans aucune expérience en bleu et donc du plus haut niveau international. Un risque énorme.
Même s'il aura en face de lui d'obscurs attaquants islandais, Samuel Umtiti devra gérer une pression comme il n'en a pas encore connue dans sa courte carrière. Il lui faudra être calme, ne pas paniquer et être d'emblée en symbiose avec son binôme dans l'axe, Laurent Koscielny, qui sera obligé de se déporter vers la droite.
Le milieu de l'équipe de France, Paul Pogba (centre), face à l'Irlande à l'Euro au Parc OL, le 26 juin. |
L'Islande a montré contre l'Angleterre qu'elle ne se contentait pas d'attendre derrière avant de balancer de longs ballons devant. Bien au contraire, elle sait jouer, maîtrise à merveille le 4-4-2 mis en place par le Suédois Lars Lagerback, possède une certaine aptitude technique et peut faire très mal sur ses contre-attaques. Umtiti peut donc s'attendre à de sacrés duels.
Giroud-Griezmann, la solution en attaque
Le tournant du 8e de finale face à l'Eire s'est noué à la pause dans le vestiaire du Parc OL avec le passage du 4-3-3 en 4-2-3-1 et le replacement d'Antoine Griezmann juste derrière Olivier Giroud. Le résultat ne s'est pas fait attendre : un doublé pour "Grizou", dont le 2e but a été initié par une astucieuse remise du joueur d'Arsenal.
Deschamps va-t-il poursuivre sur la même voie pour mettre Griezmann, son atout maître, dans des conditions optimales ? L'attaquant de l'Atletico Madrid n'a jamais caché que son poste de prédilection se situait dans l'axe, près de l'avant-centre, et s'entend de mieux en mieux avec Giroud.
Enfin le vrai Pogba ?
Il faudra bien qu'il se montre un jour. Quelconque dans le jeu depuis le début de l'Euro, Paul Pogba n'a pas encore lancé son tournoi.
Deux images résument pour l'instant son début de compétition : un geste polémique assimilé à un bras d'honneur à la fin de France-Albanie (2-0) et un penalty concédé en 8e de finale au bout de deux minutes. Pas franchement reluisant pour celui qui était attendu comme l'une des stars des Bleus à l'Euro et que les plus grands clubs européens s'arrachent à prix d'or.
Balle au pied, le milieu de la Juventus Turin s'est seulement contenté de quelques fulgurances, surtout contre la Suisse (0-0) au 1er tour où il a trouvé la barre transversale à deux reprises. Son réveil dimanche serait une bénédiction pour les Bleus.