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Le skipper Armel Le Cléac’h à bord de son bateau Banque Populaire après le départ de la Route du Rhum, le 9 novembre à Saint-Malo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La mer ne fait pas de cadeaux. À la mi-journée, moins de 24 heures après avoir pris la mer, Le Cléac'h a vu ses espoirs de victoire s'envoler, constatant que la dérive de son voilier Banque Populaire était cassée.
Le navigateur a rallié le port de Lorient jeudi soir vers 23h, profondément déçu devant cet accident qu'il ne s'explique pas et sans certitude quant à un nouveau départ.
"Si on arrive à partir dans les prochaines 36 heures, on peut encore espérer revenir sur les derniers Ultim (maxi-trimarans capables de voler sur l'eau), et puis essayer de faire un bon temps de course, une bonne traversée. Ca reste conditionnel. Il faut qu’on +checke+ le bateau et voir si on peut repartir en toute sécurité", a-t-il estimé.
"À l’heure actuelle, on envisage une réparation, mais on est encore dans le bilan exact pour savoir si on arrive à réparer dans un temps raisonnable ou si on est obligé de lâcher prise", a complété Ronan Lucas, directeur de l'équipe Banque Populaire.
"36 heures semble être le minimum pour la réparation. On se voit difficilement prêts avant samedi soir pour repartir", a-t-il observé.
Lors de la dernière édition de la Route du Rhum, le vainqueur du Vendée Globe 2017 avait abandonné au bout de deux jours de course après avoir chaviré.
Caudrelier sous pression
Il faisait partie des favoris de la course, à la barre d'un Ultim de dernière génération. C'est cette classe de voiliers géants, capables de traverser l'Atlantique en sept jours, qui mène la flotte de bateaux engagés sur la course.
Au pointage de 17h30, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), Thomas Coville (Sodebo) et François Gabart (SVR Lazartigue), tous à bord d'Ultim volants, s'approchaient du Cap Finisterre, au sein du groupe de tête.
Caudrelier, grand favori de la course, a pris la tête dès le coup de canon à Saint-Malo. Mais le skipper du Maxi Edmond de Rothschild est sous la menace d'une pénalité de temps de quatre heures car il aurait franchi la ligne de départ trop tôt, selon le comité de course.
Le skipper et son équipe contestent ce "départ volé" et ont demandé au comité de course de vérifier la position du bateau sur la ligne. Une décision est attendue vendredi, après une analyse plus poussée de la situation.
Avaries et abandons
Derrière les Ultim, au large de la Bretagne, plusieurs navigateurs ont abandonné après différentes avaries jeudi, comme le skipper du monocoque Class 40 "E. Leclerc Ville-La-Grand"Antoine Magré, qui s'est échoué sur des cailloux au nord de l'île de Batz.
L'équipe DMG Mori a annoncé de son côté l'abandon du Japonais Kojiro Shiraishi dans la matinée après la collision de son voilier avec un autre skipper peu après le départ.
Le navigateur Oren Nataf (Rayon Vert) a déchiré la grand voile de son Rhum Multi avant de renoncer. De nombreux autres concurrents se sont déroutés vers les ports de Bretagne pour tenter de réparer leurs voiliers endommagés.
La flotte d'Imoca, les monocoques du Vendée Globe, semblent mieux encaisser ce début de course. Dans cette classe, Arnaud Boissières (La Mie Câline) a pris les devants, devant Benjamin Dutreux (Guyot Environnement) et Eric Bellion (Commeunseulhomme).
Après avoir entamé leur traversée dans des conditions météorologiques relativement clémentes, les marins s'apprêtaient à affronter leur première dépression avec des rafales de vents atteignant 85 km/h et une houle de plus de 4 mètres.
AFP/VNA/CVN