>>À Rock en Seine, la pop trotteuse Jain boucle la boucle
>>Rock en Seine débute sous haute sécurité avant les Allah-Las
Des spectateurs de la 15e édition de Rock en Seine à Saint-Clud, le 25 août 2017. |
L'affluence est la même que la précédente édition, qui avait accusé une légère baisse par rapport au maximum atteint jusqu'à présent (120.000 personnes).
De quoi satisfaire le directeur François Missonnier. "C'était un pari, il est gagné", s'est-il félicité dimanche 27 août lors d'une dernière journée qui devait faire le plein comme samedi 26 août (40.000 spectateurs, 30.000 le vendredi 25 août).
Un pari car cette année Rock en Seine a vu comme les autres festivals franciliens (Solidays, We Love Green), l'apparition du mastodonte Lollapalooza. Pour sa première édition parisienne, le festival sous bannière Live Nation a fait fort en attirant 110.000 personnes en deux jours avec des têtes d'affiche que lui seul pouvait s'offrir comme les Red Hot Chili Peppers ou The Weeknd.
Finalement, seul Solidays aura pâti de cette concurrence accrue, avec une baisse de fréquentation de 20% (169.000 personnes en trois jours), quand We Love Green a vu la sienne grimper de 20% (58.000 spectateurs en deux jours).
Pour Valérie Pécresse, la présidente de la Région Ile de France qui subventionne Rock en Seine à hauteur de 600.000 euros, cette 15 édition réalise "un bon score car elle a fait beaucoup de place aux jeunes talents".
Cette aide a été maintenue, alors que Mme Pécresse est dans l'expectative concernant l'avenir du festival racheté fin mars par l'homme d'affaire Matthieu Pigasse. Ce dernier est en effet en discussion avec le groupe américain AEG, leader mondial des salles de spectacles, pour une entrée dans le capital.
Une perspective qui a "inquiété" la présidente de la Région. Mais elle a dit à une poignée de journalistes avoir été tout de même ensuite "rassurée" par M. Pigasse, absent remarqué au Domaine National de Saint-Cloud car il est actuellement aux États-Unis.
Rock et émotion
Le chanteur Miles Michaud (C) du groupe Allah-Las, à Rock en Seine le 25 août 2017, deux jours après leur concert annulé à Rotterdam en raison d'une "menace d'attentat". |
"Il m'a assuré qu'il ne cèderait pas la majorité des parts et qu'il maintiendrait toutes les obligations liées à l'ouverture sociale, à la diversité de la programmation, à l'émergence des talents, telles qu'on les avait signées", a-t-elle déclaré.
"On va voir si les engagements qu'il a pris sont tenus. Et surtout si la majorité du capital reste française", a-t-elle conclu.
Au bilan artistique de cette 15e édition que François Missonnier a qualifié "de transition", Rock en Seine a offert pas mal de moments forts: la grande prêtresse rock PJ Harvey a envoûté le public avec son rock devenu poétique avec le temps, la jeune française Jain, a elle emballé avec sa pop world, pour sa dernière date d'une tournée longue de deux ans.
Le réjouissant Mac De Marco a offert un concert plein d'entrain et de chaleur, s'amusant notamment à porter sur ses épaules un heureux fan. Assurément une des images de ce festival précisément réputé pour son excellente ambiance.
Un état d'esprit qui a également traversé les guitares énergiques de Ty Segall, le rap-rock de l'épatant duo anglais Sleaford Mods et le hip hop surpuissant de Cypress Hill.
L'émotion fut aussi au rendez-vous avec le concert de Her, bien présent malgré la perte d'un de ses membres fondateurs Simon Carpentier, décédé des suites d'un cancer il y a deux semaines.
Le soulagement, enfin, avec les Allah-Las, heureux d'être à Rock en Seine vendredi soir, deux jours après leur concert annulé à Rotterdam en raison d'une "menace d'attentat".
Dans un contexte où les risques étaient élevés, le dispositif de sécurité était très renforcé pour cette édition, avant même cette affaire. Et les Californiens ont bel et bien joué, ravissant leurs fans comme les nombreux curieux qui ne les connaissaient pas jusqu'à cette médiatisation inattendue.
AFP/VNA/CVN