Décès du comédien-militant noir américain Dick Gregory

Le comédien noir américain et militant des droits civiques Dick Gregory, qui n'hésitait pas à manier l'humour pour dénoncer le racisme y compris devant des publics blancs au temps de la ségrégation, est mort samedi soir 19 août à l'âge de 84 ans, a annoncé sa famille.

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Le comédien et militant des droits civiques Dick Gregory, le 2 février 2015, lors d'une cérémonie pour l'attribution de son étoile sur la Promenade de la Célébrité de Hollywood, le "Walk of Fame".

Dans un message posté sur Facebook, son fils Christian Gregory n'a pas précisé la cause du décès, expliquant simplement que son père, tombé malade le 9 août et hospitalisé le 12, était mort à Washington.

Dick Gregory, qui a ouvert la voie aux comiques noirs comme Bill Cosby et Richard Pryor, se produisait dans les grands clubs du pays au début des années 1960 et n'avait pas peur de mettre son public blanc face aux réalités du racisme.

"Un Sudiste tolérant ? C'est un type qui va vous lyncher sur un petit arbre", avait-il ainsi lancé, rapporte le Washington Post.

Il racontait aussi sur scène, selon le New York Times, avoir tenté de commander dans un restaurant du Sud ségrégationniste.

Un militant fervent des droits civiques

À la serveuse lui disant "nous ne servons pas les personnes de couleur ici", il répondait : "tout va bien, je ne mange pas de personne de couleur. Apportez-moi simplement un bon poulet grillé".

Le comédien est ensuite devenu un militant fervent des droits civiques, multipliant les grèves de la faim.

De nombreuses personnalités américaines lui ont rendu hommage.

"Il nous a appris à rire. Il nous a appris à nous battre. Il nous a appris à vivre. Dick Gregory s'était engagé pour la justice. Il me manque déjà. #RIP", écrit le militant pour les droits civiques Jesse Jackson. Pour l'actrice Whoopi Goldberg, il "disait la vérité et vous faisait tomber par terre de rire".

Son décès intervient à un moment délicat aux États-Unis où les relations raciales suscitent un débat angoissé dans le pays, une semaine après les violences de Charlottesville (Virginie) où un sympathisant néo-nazi a tué une jeune femme et blessé 19 personnes en fonçant en voiture dans une foule de contre-manifestants protestant contre un rassemblement suprémaciste blanc.

Les ambigüités du président Donald Trump qui a rejeté les torts des "deux côtés" ont choqué jusque dans son camp républicain.

Dick Gregory avait évoqué la question en mars sur son compte Instagram : "au moment où j'approche de ma 85e révolution autour du soleil cette année, je me demande pourquoi l'humanité a tant de mal à se montrer bonne".

"Pour mes frères et soeurs militants, ne confondez pas le fait d'être aimant et aimable avec de la faiblesse ou de la soumission. L'amour triomphera toujours de la haine", ajoutait-il.

AFP/VNA/CVN

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