Rio : "l'état de calamité publique" pour financer JO et services publics

L'État régional de Rio de Janeiro, qui connaît une crise budgétaire aiguë, a pris le 17 juin un décret alarmiste afin de pouvoir financer les JO-2016 et les services publics essentiels, dont il craint un "effondrement" imminent.

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La flamme olympique, le 15 juin, à Belem, au Brésil.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le décret, qui déclare "l'état de calamité publique", autorise l'État à "adopter toutes les mesures exceptionnelles nécessaires à la rationalisation des services publics essentiels, en vue de la réalisation des Jeux olympiques et paralympiques de Rio-2016".

Il permet ainsi "l'adoption de nouvelles propositions destinées à réduire les dépenses" et donc "optimiser la gestion publique", précise l'entité.

Le gouverneur par intérim, Francisco Dornelles (81 ans), explique la prise de ces mesures par "l'importance et l'impact mondial" de ces tournois sportifs pour lesquels "toute déstabilisation institutionnelle impliquerait un risque pour l'image du pays".

L'organisation de ces événements, qui se tiendront pour la première fois en Amérique du Sud (JO du 5 au 21 août et paralympiques du 7 au 18 septembre), a entraîné "de graves difficultés dans la prestation de services publics essentiels et peut même occasionner un effondrement dans la sécurité publique, la santé, l'éducation, la mobilité et la gestion environnementale".

Le gouvernement de l'État de Rio a prévu pour 2016 un déficit de 19 milliards de reais (4,85 milliards d'euros), en raison notamment de la chute des prix du pétrole qui ont affecté les royalties qu'il percevait.

Demande d'aide

La situation est "tragique", a récemment déclaré M. Dornelles. "Je n'avais jamais vu rien de tel au Brésil ni dans l'État", a dit le gouverneur. "Maintenant, nous devons agir ensemble avec le gouvernement fédéral" pour voir le patrimoine qui peut être privatisé.

L'État régional a ainsi obtenu 989 millions de reais (252 millions d'euros) de la part de Brasilia pour pouvoir financer la dernière ligne droite des travaux de la nouvelle ligne du métro, qui doit relier la zone chic et touristique d'Ipanema à Barra da Tijuca, le quartier général des Jeux, et qui s'inscrit dans le remodelage logistique de la ville en vue de l'événement planétaire.

Les JO auront lieu du 5 au 21 août, à Rio de Janeiro.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette ligne 4 a connu de nombreux retards et doit être inaugurée le 1er août en service partiel et réduit, à quelques jours seulement de la cérémonie d'ouverture des JO.

"La situation de Rio est dramatique", a commenté l'économiste Raul Velloso sur le site G1. "Le gouvernement devra choisir entre ceux qu'il paie et ceux qu'il ne paie pas".

Les enseignants sont ainsi en grève depuis le 2 mars et doivent recevoir leur salaire du mois de mai divisé en plusieurs paiements, tout comme les autres fonctionnaires, ainsi que les retraités pour leur pension.

Le gouvernement de l'État a déjà fait une cure d'austérité en supprimant cinq secrétariats et deux programmes sociaux. Les étudiants occupent les écoles depuis des semaines pour protester contre les coupes dans l'éducation.

Crise à tous les étages

L'État et la mairie de Rio sont gérés depuis des années par le PMDB, parti de centre droit du président par intérim Michel Temer, et qui est au cœur des accusations dans le gigantesque scandale de corruption Petrobras.

Le Brésil en général connaît une récession économique historique. En 2015, le PIB national a chuté de 3,8%, avec parallèlement une inflation à deux chiffres.

En 2016, le chômage a atteint un niveau record de 11,2% de la population active. Les prévisions pour 2016 font état d'une récession de 3,6% pour le géant d'Amérique latine, qui s'achemine vers sa pire séquence économique depuis 80 ans.

Le Brésil est également en pleine tourmente politique. La présidente de gauche Dilma Rousseff a été suspendue de ses fonctions le 12 mai dans le cadre d'une procédure en destitution, en attendant son jugement par le Sénat pour manœuvres budgétaires, qui pourrait se tenir en août, en plein JO.

Son vice-président Michel Temer, qu'elle accuse d'avoir ourdi un "coup d'État" parlementaire, l'a remplacée et a formé un nouveau gouvernement, orienté à droite. Trois ministres ont déjà dû le quitter dans le cadre de l'affaire Petrobras.


AFP/VNA/CVN

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