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Les réunions annuelles du FMI et de la BM se tiennent à Marrakech, au Maroc, 9 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Beaucoup de conversations au sujet de l'Afrique mais au total peu d'avancées concrètes, tel pourrait être le bilan des réunions annuelles du FMI et de la BM), qui se tiennent depuis lundi 9 octobre à Marrakech (Maroc).
Des réunions hautement symboliques puisqu'elles étaient les premières à être organisées sur le continent depuis 50 ans, autant dire qu'il était nécessaire pour les organisateurs de rappeler que l'Afrique était bien au centre des préoccupations.
Dès ses premières prises de parole, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a répété l'importance qu'elle donnait à l'Afrique dans le développement de l'économie mondiale à l'avenir : "un XXIe siècle prospère nécessite une Afrique prospère", a-t-elle martelé.
"Si nous ne réussissons pas à construire des ponts entre le capital, concentré principalement dans le Nord, et les jeunes gens qui sont concentrées principalement dans le Sud-Est et tout particulièrement en Afrique, nous n'y arriverons pas", a déclaré Mme Georgieva.
Un 3e siège sur 25 pour l'Afrique au Conseil d'administration du FMI
Dès lors, il importait aux institutions internationales d'apporter des garanties au continent, de lui montrer qu'elles sont à l'écoute et n'oublient pas leurs préoccupations.
L'une de celles exprimées en amont des réunions étaient de voir le financement climatique prendre le dessus sur la lutte contre la pauvreté, question qui reste essentielle sur un continent qui concentre encore une part prépondérante de la population la plus pauvre dans le monde et est régulièrement confronté aux crises humanitaires.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, s'adressant aux participants des réunions annuelles à Marrakech, le 9 octobre. |
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Une situation qui a poussé durant la semaine les pays en développement, regroupés au sein du G24 à demander "annulation de la dette des pays les plus vulnérables et les plus pauvres dont la majeure partie de la dette est due aux banques multilatérales de développement et au FMI", par la voix de son président, le ministère de l’Économie ivoirien Adama Coulibaly.
À défaut de répondre à leur demande, les institutions veulent montrer qu'elles tiennent compte des pays africains.
Les membres du FMI ont ainsi annoncé samedi créer un 25e siège au conseil d'administration, et en faire le 3e pour l'Afrique sub-saharienne, une mesure qui deviendra effective dans un an, rejoignant la BM qui en a fait de même dès 2014.
Le poids de la dette devient intenable
Mais les actions concrètes manquent encore, et en particulier sur la question de l'endettement, alors que plus d'une vingtaine de pays sont confrontés ou tout près de basculer dans une crise de la dette.
Dans certains pays de la région, le service de la dette représente plus de 40% du budget de l’État, un niveau intenable alors que les défis les plus élémentaires, comme assurer un accès à l'eau potable et l'énergie, nécessitent d'importants investissements.
Or les négociations de restructuration sont souvent compliquées, du fait d'intérêts divergents entre créanciers, en particulier la Chine et les membres du Club de Paris, qui regroupe surtout les pays occidentaux.
"Si vous combinez ce que l'on dépense en salaires pour nos agents publics et le service de cette dette, cela représente plus de 90% des taxes collectées", expliquait ainsi jeudi 12 octobre le ministre des Finances zambien, Situmbeko Musokotwane, alors que son pays tente de finaliser un protocole d'accord avec ses créanciers bilatéraux pour restructurer sa dette.
L'Afrique sous tension économique
En attendant, l'Afrique continue de connaître une situation économique difficile. Début octobre, la BM alertait sur le risque d'une "décennie perdue" pour le continent, alors que la croissance du PIB par habitant devrait être quasiment stable entre 2015 et 2025.
Le rapport régional pour l'Afrique sub-saharienne du FMI, publié vendredi 13 octobre, pointe lui une croissance d'à peine plus de 3% (3,3%) en 2023, pour la deuxième année consécutive, avant de remonter à 4% en 2024, alors que l'inflation reste supérieure à 10% dans une quinzaine de pays africains.
AFP/VNA/CVN