France
Retraites : poursuite d'une mobilisation désormais aussi longue que celle de 1995

Le conflit social sur la réforme des retraites entre ce jeudi 26 décembre dans sa quatrième semaine avec des transports toujours très perturbés par les grèves, sans aucune porte de sortie visible.

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Manifestation à la Gare de l'Est à Paris, le 26 décembre, contre la réforme des retraites.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ombre de 1995 plane au 22e jour de mobilisation. Le conflit avait alors duré autant de jours, entre le 24 novembre et le 15 décembre, notamment contre les régimes de retraites des fonctionnaires et des agents de services publics, que le gouvernement d'Alain Juppé a fini par abandonner.

Vingt-quatre ans plus tard, aucune issue n'apparaît, avec un gouvernement déterminé à remplacer les 42 régimes de retraites existants par un "système universel" par points, et à instaurer un âge pivot à 64 ans, assorti d'un bonus-malus.

Les syndicats, opposés à ce projet où "tout le monde perdra", maintiennent la pression, même si le taux de grévistes continue de s'éroder jeudi 26 décembre à la SNCF (9,6% en général, et 42,1% chez les conducteurs contre 49,3% mardi).

Prévisions de trafic de la SNCF pour le jeudi 26 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jeudi 26 décembre, la circulation des trains devait rester "très perturbée" avec un TGV sur deux, un Transilien sur 5 et 4 TER sur 10 ainsi qu'un Intercités sur 4.

La SNCF rappelle que "tous les trains ouverts à la réservation sur oui.sncf, jusqu'au 29 décembre inclus, sont garantis de circuler".

À la RATP, seules les lignes automatiques 1 et 14, ainsi qu'Orlyval, fonctionnent normalement. Les RER A et B ne circulent qu'aux heures de pointe. La circulation des tramways est proche de la normale.

Dans ce contexte de la grève, le mensuel 60 millions de Consommateurs, publié par l'Institut national de la consommation (INC) a donné un coup de griffe à la SNCF jeudi 26 décembre, en lui décernant le "cactus d'or" distinguant l'entreprise aux pires prestations de l'année. La rédaction pointe notamment des problèmes de "ponctualité, tarifs, accès aux guichets", et note que "les grèves de décembre ne vont pas arranger le tableau".

Une manifestation de soutien aux cheminots rassemblait 200 à 300 personnes à la mi-journée, à Paris, entre gare de l'Est et Saint-Lazare. Parmi les participants, beaucoup de "gilets jaunes et des drapeaux SUD Solidaires", a constaté un journaliste de l'AFP. "Je suis venue pour défendre les cheminots, qui donnent de la visibilité au peuple. On parle moins de la mobilisation avec les fêtes mais je n'ai pas le sentiment qu'il y ait un essoufflement", a déclaré lors du défilé Géraldine Doriath, infirmière dans un hôpital psychiatrique à Paris.

"Suppression des régimes spéciaux" 

Cette semaine, contrairement aux voeux d'Emmanuel Macron, aucune trêve de Noël n'est intervenue.

Blocages de bus, coupures d'électricité, raffineries à l'arrêt, déjeuners "festifs", représentation du Lac des Cygnes sur le parvis de l'Opéra de Paris par des danseuses en grève... Les syndicats ont multiplié les initiatives un peu partout en France. Ce samedi 28 décembre, d'autres actions sont prévues dans tout le pays.

Des grévistes devant le siège de la SNCF à Saint-Denis, le 24 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quant aux commerçants touchés par les grèves, Laurent Maillard, porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée, a souligné qu'ils pouvaient demander un report du paiement de leurs prélèvements fiscaux.

Le conflit semble bien parti pour dépasser le record de 28 jours atteint en 1986/87 à la SNCF, également sans trêve de Noël, pour la défense des salaires et les conditions de travail.

Le collectif SOS Retraite, qui regroupe des professions libérales disposant de régimes autonomes, appelle aussi à la grève le 3 janvier. Dans leurs rangs, quatre syndicats d'hôtesses et stewards ont suspendu leur appel après avoir obtenu des garanties de l'exécutif. Le syndicat des pilotes SNPL pourrait faire de même.

Autre prochain temps fort, le 9 janvier avec une nouvelle journée de grèves et manifestations interprofessionnelles à l'appel de la CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires, de même que des organisations de jeunesse.

Deux jours plus tôt, le 7, des concertations auront repris entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales autour des questions de pénibilité et de gestion de fin de carrière, avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres le 22 janvier.

Laurent Pietraszewski, le "M. Retraites" du gouvernement, a prévenu : pas question de revenir sur la "suppression des régimes spéciaux", même si le gouvernement a fait une exception pour les policiers, qui conserveront leur régime dérogatoire et pourront toujours partir plus tôt à la retraite.

Et il a fermé la porte à certaines revendications des syndicats CFDT et Unsa, favorables à la réforme, notamment celle de réintégrer quatre facteurs dans le compte pénibilité (postures pénibles, vibrations mécaniques, port de charges lourdes et agents chimiques).

AFP/VNA/CVN

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