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Un militant CGT porte une cagnotte pour les grévistes, lors d'un repas de Noël organisé le 24 décembre au port de Marseille. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Heureusement que le Père Noël fait sa tournée en traîneau et pas en train : en ce 25 décembre et 21e jour de grève dans les transports, le trafic SNCF et RATP tournait au ralenti, voire pas du tout. Jeudi 26 décembre, la circulation doit rester "très perturbée" avec un TGV sur deux en circulation et cinq lignes de métro fermées. La SNCF prévoit aussi en moyenne un Transilien sur 5 et 4 TER sur 10 ainsi qu'un Intercités sur 4.
La SNCF rappelle que "tous les trains ouverts à la réservation sur oui.sncf, jusqu'au 29 décembre inclus, sont garantis de circuler". À la RATP, seules les lignes automatiques 1 et 14, ainsi que la ligne Orlyval, fonctionneront normalement. Les RER A et B ne fonctionneront qu'en heures de pointe, mais la circulation des tramways sera proche de la normale.
Ce mercredi de Noël sans train ou presque restera comme un souvenir particulier pour certains grévistes, qui ont pu passer Noël en famille : "en temps normal, on n'a jamais les deux fêtes" de fin d'année, expliquait Raffi Kaya, conducteur de train et militant SUD, mardi 24 décembre lors d'un "repas des grévistes" gare de Lyon à Paris.
Ces "banquets de Noël" organisés ces derniers jours à l'initiative de la CGT ou SUD pour "maintenir la flamme", ont permis aussi aux cheminots de retrouver des militants d'autres secteurs, comme les dockers à Marseille mardi 24 décembre. "Ce repas, ça rebooste, ça donne de la force", soulignait Béatrix Marques, 42 ans, élue CGT à l'Assurance maladie. "Les moments comme ça permettent de partager nos valeurs de solidarité, de fraternité".
"Soutien moral"
Car à l'entame de la quatrième semaine de grève, tenir devient le maître-mot. "On est à un moment charnière", notait Raffi Kaya. "Ça commence à tirer financièrement. Mais à présent, on est allé trop loin pour s'arrêter".
Elisabeth Borne, le 18 décembre, quittant le Conseil des ministres à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sous le sapin des grévistes, plusieurs cagnottes ou chèques de solidarité ont été déposés. Mardi 24 décembre, le syndicat Info'Com-CGT a ainsi remis aux salariés de la RATP un chèque de 250.000 euros issu de sa caisse de grève. Ce montant, "c'est symbolique par rapport à la peine financière, mais ça démontre aussi l'union syndicale et c'est un soutien moral", soulignait Eliott Exbrayat, de Solidaires RATP.
Prochain temps fort pour les opposants : samedi 28 avec une journée d'actions décentralisées dans toute la France. Mais le gouvernement, qui veut remplacer les 42 régimes de retraites existants par un "système universel" par points, l'a redit cette semaine par la voix de son nouveau "M. Retraites", Laurent Pietraszewski : pas question de revenir sur la "suppression des régimes spéciaux".
Le prochain rendez-vous des partenaires sociaux avec l'exécutif a été fixé au 7 janvier, début d'une série de rencontres thématiques avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres le 22 janvier. Cette absence du gouvernement, et en particulier les vacances au Maroc de la ministre de la Transition énergétique, Elisabeth Borne, chargée du dossier des transports, ont suscité quelque remous dans l'opposition. "Un peu choquant", a réagi sur franceinfo le député LR Claude Goasguen, tandis que le PCF dénonçait sur Twitter une "stratégie de pourrissement".
"Si aujourd'hui on était face à un gouvernement qui voulait sortir du conflit, tous les jours on serait en négociations", a souligné sur France Info Erik Meyer, secrétaire fédéral SUD-Rail. Pas de trêve et un gouvernement en vacances, dès lors la grève va-t-elle durer jusqu'au Nouvel An ? "On ne s'arrête pas quand on a perdu 20 ou 25 jours de salaire, juste parce que c'est le Nouvel An", a répondu mardi le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun dans une interview à L'Humanité, évoquant "plusieurs semaines de conflit" si le gouvernement "veut passer en force".
Le collectif SOS Retraite, qui regroupe des professions libérales disposant de régimes autonomes, appelle à la grève le 3 janvier. Parmi elles, les syndicats d'hôtesses et stewards, qui avaient posé un préavis de grève, ont annoncé après des discussions en début de semaine avec le gouvernement qu'ils le suspendaient jusqu'à nouvel ordre.
AFP/VNA/CVN