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Manifestation contre la réforme des retraites à Marseille, le 24 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La mobilisation a rassemblé "150.000 manifestants dans toute la France", avec "166 lieux de manifestations", s'est félicité sur BFMTV le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, estimant que c'est "un bon début".
Solidaires, la FSU et l'Unsa-Ferroviaire s'étaient joints à cet appel à manifester lancé mi-juillet en solo par la CGT au moment de la remise du rapport du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye. Celui-ci prévoit de fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l'horizon 2025.
À Paris, un comptage réalisé par Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP, a recensé 12.300 manifestants. Ils étaient 10.000 selon la préfecture de police.
À Marseille, 3.700 manifestants selon la police, drapeau CGT en main ou revêtant la chasuble du syndicat, se sont rassemblés sur le Vieux-Port.
"On est en train de mettre à mort un système que nos anciens avaient bâti avec le Conseil national de la Résistance (...) Je vois des gens régulièrement reprendre un travail à la retraite car ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts", a témoigné Catherine, gestionnaire à la CPAM des Bouches-du-Rhône.
"On renie tous nos droits sociaux fondamentaux !" s'est indignée Joëlle Erdmann, secrétaire générale de la CGT Mosaïque, éducatrice d'enfants handicapés mentaux, à Strasbourg. "On a des métiers difficiles, dans le médico-social. On ne peut pas travailler plus pour gagner plus".
À Paris, la CGT avait reçu le renfort des organisations de jeunesse Unef et UNL.
Pour la première fois, des livreurs à vélo de plateformes comme Deliveroo ont défilé à l'invitation des organisateurs. Le chef de file des Insoumis à l'Assemblée, Jean-Luc Mélenchon, a fait une brève incursion dans la manifestation et est allé à leur rencontre.
Conséquence d'un appel à la grève de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail, le trafic était perturbé à la SNCF, qui prévoyait la circulation de presque tous les TGV mais deux trains Intercités sur cinq, trois TER sur cinq et un Transilien sur deux en moyenne.
À Nice, il n'y avait ni bus ni tramways et un millier de personnes ont manifesté selon la police. De même source, ils étaient 3.200 à Lyon, 1.800 au Havre (3.000 selon la CGT), 1.300 à Rouen (2.000 selon la CGT), 1.400 à Nantes (2.000 selon la CGT), 1.200 à Rennes, 1.350 à Lille selon la préfecture, 1.300 à Bordeaux (2.500 selon les organisateurs), 800 à Strasbourg, 850 à Grenoble.
"On part déjà à la retraite trop tard, on est épuisés. Après 44 ans de travail, on touche des retraites de misère, et on doit s'occuper de nos parents et parfois des enfants qui font des études plus longues", a déploré Marie-Paule Dano, une manifestante de 66 ans à Clermont-Ferrand.
Intersyndicale
Le gouvernement prévoit de faire voter le projet de loi sur les retraites d'ici juillet 2020, après une nouvelle concertation citoyenne.
"Les discussions qu'on a avec les syndicats suédois nous disent +on en revient de ce système+" de retraite par points, a expliqué M. Martinez sur France Culture.
Interrogé sur la division syndicale, il a assuré avant le départ de la manifestation à Paris, qu'il y aurait une intersyndicale "très prochainement". "On va pousser pour que le rapport de force s'élève et soit généralisé", a-t-il promis sur BFMTV.
Les syndicats de la RATP, qui ont réussi un mouvement de grève massif le 13 septembre, se préparent pour une nouvelle mobilisation à partir du 5 décembre, à laquelle s'est déjà jointe la fédération SUD-Rail.
Le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a confirmé dans un entretien au Parisien qu'il rencontrerait prochainement les cheminots, agents RATP et pilotes avec Jean-Paul Delevoye, et reconnu qu"il faudrait tenir compte des contraintes de chaque profession quand il y a de la pénibilité et de la dangerosité".
AFP/VNA/CVN