>>Un plan décennal pour réduire de moitié ses propres émissions de gaz à effet de serre
>>De la rue à l'ONU, les jeunes donnent de la voix sur le climat
Greta Thunberg pendant le sommet climat de l'ONU le 23 septembre à New York. |
"Je ne devrais pas être là, je devrais être à l'école, de l'autre côté de l'océan", a lancé la lycéenne en année sabbatique, la voix tremblante de colère, en ouverture de ce sommet organisé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans le but de relancer le chancelant accord de Paris de 2015. "Comment osez-vous? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses".
"Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison", a dit Greta Thunberg. "Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais".
Très applaudie, la jeune fille a ensuite laissé sa place à une soixantaine de dirigeants censés annoncer de nouveaux engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C'était du moins ce qu'avait promis Antonio Guterres. En réalité, beaucoup se sont contentés de résumer les actions déjà engagées, dont on sait qu'elles sont insuffisantes, au lieu d'annonces comme la fin du charbon ou un calendrier accéléré pour passer à 100% d'électricité propre.
Certes, 66 Etats souscrivent désormais au principe d'une neutralité carbone d'ici 2050, a annoncé l'ONU. Mais il s'agit surtout de petits pays et de pays en développement, et ces engagements restent en majorité des déclarations de principe.
"L'appel passionné de Greta pour le bon sens, pour l'écoute et pour agir sur la base de la science a été ignoré", dit Jennifer Morgan, de Greenpeace.
"Hélas, la plupart des dirigeants des pays les plus émetteurs ont raté l'examen", estime Alden Meyer, de l'ONG Union of Concerned Scientists.
Depuis le Vatican, le pape François lui-même a déploré les engagements "très vagues" des États depuis quatre ans.