>>Le gouvernement britannique va étendre le dépistage de masse à tout le pays
>>Brexit : les négociations reprennent, Johnson essuie un revers à la chambre des Lords
>>Royaume-Uni accueille un sommet virtuel sur les investissements durables
Capture vidéo du Premier ministre britannique Boris Johnson, à l'isolement après avoir été en contact avec un malade du COVID-19, s'adressant au Parlement, le 23 novembre à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré les bonnes nouvelles qui se succèdent sur le front des vaccins, dont le projet britannique AstraZeneca/Oxford, le Premier ministre britannique Boris Johnson a averti que des restrictions devraient rester en place pendant plusieurs mois. "Cela ne peut pas être un Noël normal et le chemin est long jusqu'au printemps", a déclaré aux députés Boris Johnson, qui s'exprimait par vidéoconférence car il est en quarantaine après avoir été en contact avec une personne infectée.
"Mais nous avons franchi une étape et l'issue est en vue. Nous devons résister au virus jusqu'à ce que le dépistage et les vaccins viennent à notre secours et réduisent la nécessité de restrictions", a-t-il ajouté, avant que son intervention ne soit coupée par des problèmes techniques, provoquant l'hilarité des députés qui s'exprimeront sur ce plan hivernal la semaine prochaine.
Public dans les stades
Le Royaume-Uni, pays européen le plus endeuillé par la pandémie, dénombre plus de 55.000 morts du nouveau coronavirus et plus de 1,5 million de cas positifs. Après quatre semaines de confinement général décrété le 5 novembre, l'Angleterre reviendra le 2 décembre à des restrictions imposées localement en fonction de la progression du virus. Ce système à trois niveaux, prévu pour durer jusqu'en mars, est cependant plus strict qu'avant le confinement, et davantage de régions seront placées sous le niveau le plus sévère de restrictions.
Bonne nouvelle pour les fans de football : ils pourront revenir dans les stades début décembre, dans les zones les moins touchées par le virus. Le nombre de spectateurs autorisé à assister aux matchs dépendra du niveau d'alerte de chaque région, qui sera dévoilé jeudi, sans jamais dépasser 4.000. Partout en Angleterre, les magasins non essentiels vont rouvrir, une nouvelle bienvenue pour les commerçants à l'approche de Noël, période habituellement faste. Cela "contribuera à préserver les emplois et l'économie et aidera à faire de Noël un événement festif", s'est réjouie Helen Dickinson du British Retail Consortium, fédération britannique des commerçants.
Une femme portant un masque de protection contre le COVID-19 marche dans Burlington Arcade, aux vitrines décorées pour Noël, à Londres, le 23 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les salles de sport pourront aussi rouvrir, et les services religieux et les mariages reprendre. Les habitants pourront désormais se réunir à six maximum. Pendant le confinement, il n'était possible de voir qu'une personne maximum à l'extérieur de son domicile, dans un parc, par exemple.
Colère des patrons de pubs
Là où ils pourront rouvrir, les pubs et restaurants prendront leurs dernières commandes à 22h00 et fermeront une heure plus tard pour permettre des départs échelonnés. En zone d'alerte 2, les pubs ne pourront ouvrir que s'ils servent des repas, tandis qu'au niveau 3, le plus élevé, seuls les pubs proposant de la vente à emporter pourront ouvrir, des nouvelles restrictions qui "vont détruire notre secteur", s'est alarmée Emma McClarkin, directrice de la British Beer and Pub Association, dans un communiqué.
Les restrictions devraient être assouplies pour quelques jours à Noël et des discussions sont en cours entre le gouvernement et les autorités de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord pour tenter d'avoir une approche unifiée, chaque province britannique décidant de sa propre stratégie sanitaire. Le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a qualifié l'approche locale de "risquée", rappelant qu'elle n'avait "pas marché" précédemment, aboutissant au confinement général en novembre.
Capture vidéo du Parlement britannique en visioconférence avec le Premier ministre Boris Johnson, le 23 novembre à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement compte sur les vaccins en cours de développement pour sortir du tunnel de la pandémie. Boris Johnson a salué dans le vaccin d'Astra-Zeneca avec l'Université d'Oxford, efficace à 70% en moyenne et jusqu'à 90% dans certains cas, une "merveilleuse réalisation scientifique britannique" : "Nous avons commandé 100 millions de doses du vaccin d'Oxford, et plus de 350 millions (de doses de vaccin) au total".
Lors d'une conférence de presse en début de soirée, il a dit espérer que la "grande majorité" des personnes vulnérables soit vaccinée d'ici Pâques. En attendant, il mise sur un autre outil pour contrôler la maladie, un dépistage massif et rapide des populations dans les zones classées à risque "très élevé", à l'instar d'une expérience menée à Liverpool (Nord-Ouest), où plus de 200.000 personnes ont été testées depuis début novembre.
À terme, les personnes entrées en contact avec un cas positif pourront également se faire tester régulièrement, leur permettant d'échapper à un isolement de 14 jours actuellement obligatoire, comme celui auquel est soumis le Premier ministre.
AFP/VNA/CVN