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Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une conférence sur la situaiton sanitaire le 10 mai à Londres. |
En raison de la pandémie de coronavirus, le cérémonial de cet événement d'ordinaire très fastueux marquant l'ouverture d'une nouvelle session parlementaire a été revu à la baisse.
Pour respecter les exigences de distanciation sociale, la procession royale sera réduite et les parlementaires seront moins nombreux à pouvoir assister - et uniquement à la suite d'un test négatif et avec port du masque - au discours prononcé par la souveraine de 95 ans sous les ors de la Chambre des Lords.
Boris Johnson se présente en position de force pour détailler son programme législatif. Son Parti conservateur, grand vainqueur des législatives fin 2019, a continué à gagner du terrain aux dépens des travaillistes lors des élections locales jeudi, leur ravissant Hartlepool, un bastion historique du Labour dans le nord-est de l'Angleterre.
Mais le dirigeant est dans le même temps confronté au défi de maintenir l'unité du Royaume-Uni, une majorité indépendantiste au Parlement écossais réclamant une nouveau référendum d'autodétermination en Ecosse, auquel il s'oppose fermement. Le discours de la reine Elizabeth II présentera les priorités du gouvernement pour l'année à venir.
Alors que le pays retourne prudemment à la normalité à la faveur notamment d'une campagne de vaccination massive très réussie contre le COVID-19, il entend accompagner la reprise post-pandémie, lutter contre la criminalité et "remettre à niveau" les zones les plus défavorisées.
"Echelon supérieur"
"Je suis déterminé à ce que nous nous tournions vers l'avenir et que nous continuions à réaliser les promesses que nous avons faites aux Britanniques", a déclaré Boris Johnson dans un communiqué.
"Nous répondrons non seulement aux conséquences de la pandémie mais nous irons plus loin pour unir le pays et lui permettre de passer à l'échelon supérieur, combattre la criminalité et créer des opportunités à travers le pays pour les entreprises et les familles afin de bâtir des avenirs meilleurs", a-t-il ajouté.
Parmi les projets du gouvernement figure une loi fixant dans le marbre ses objectifs climatiques, au moment où le Royaume-Uni s'apprête à accueillir en novembre la grande conférence de l'ONU sur le climat (COP26).
Londres s'est engagé à réduire les émissions de dioxyde de carbone de 78% d'ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990, et vise la neutralité carbone en 2050.
L'exécutif prévoit aussi de sévir davantage en matière de criminalité, avec des peines de prison alourdies pour les délinquants sexuels et les auteurs d'agression contre les services de secours.
Il entend également durcir sa politique en matière d'immigration, une des promesses clés du référendum du Brexit en 2016. Dans sa ligne de mire se trouvent notamment les traversées de la Manche par des migrants venant de France dans des embarcations de fortune.
En mars, le gouvernement avait suscité la controverse en présentant sa réforme du système d'asile, qui vise à décourager l'immigration illégale en n'accordant plus les mêmes droits aux personnes selon qu'elles sont entrées légalement ou illégalement au Royaume-Uni.
"Ces propositions seront chères et difficiles à mettre en oeuvre", a commenté Rossella Pagliuchi-Lor, représentante pour le Royaume-Uni de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). "Selon nous, cela ne dissuadera pas les personnes désespérées de se déplacer. Et les conséquences humaines seront réelles et dommageables".
Pour son discours, Elizabeth II devrait être accompagnée du prince héritier Charles, 72 ans. Le grand absent sera son époux le prince Philip, décédé le 9 avril à 99 ans et inhumé une semaine plus tard, qui y avait assisté très régulièrement jusqu'à sa retraite en 2017.
Depuis les obsèques, la souveraine a tenu quelques engagements par visioconférence mais n'a pas participé à des événements publics hors du château de Windsor.
AFP/VNA/CVN