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Composée de huit provinces et grandes villes du Sud-Est et de deux provinces du delta du Mékong, la Région économique clé du Sud représente un dixième de la superficie du Vietnam et 22% de sa population. Elle représente aussi plus de 35% du PIB national, plus de 30% du chiffre d'affaires à l'exportation et contribue jusqu’à plus de 46 % du total des recettes budgétaires, sur la période 2005-2020.
La Région économique clé du Sud doit être dotée d'infrastructures modernes et synchrones. |
Photo : VNA/CVN |
Or, depuis quelques années, sa croissance a tendance à ralentir. Si sur la période 2011-2015, la croissance de la région a été de 6,87%, entre 2016 et 2020, elle n'a été que de 5,5%, alors que l'objectif fixé était de 9 à 10%.
"Ce sera une grande perte pour le Vietnam si la région économique de pointe du Sud n’est plus un moteur de croissance. Une bonne exploitation des atouts profite non seulement au développement de la région, mais également à celui de tout le pays", a averti le Dr Trân Du Lich, membre du Groupe consultatif économique du Premier ministre.
Le ralentissement de la croissance de cette région a été visible au cours de la période 2011-2017, lorsque sa productivité n'a augmenté que de 5% par an, alors que celle de la région économique de pointe du Nord a progressé de 8,54%.
Selon les économistes, durant cette période, le nombre d'entreprises nouvellement créées dans la région a été multiplié par 6, le volume des transports a été multiplié par 5, mais le nombre d'autoroutes reste encore modeste et de nombreuses routes périphériques n'ont pas encore été construites, ce qui entrave l’expansion de l'économie régionale. De plus, Hô Chi Minh-Ville, qui joue le rôle de locomotive économique du Sud et de tout le pays, n’a pas suivi un développement adéquat.
"Il manque encore un cadre juridique favorisant la coopération entre les localités de la région. Ainsi, leur coopération dans le développement économique et leur coordination dans la mise en œuvre du plan d’aménagement régional restent limitées", a expliqué Trân Hoàng Ngân, directeur de l'Institut de recherche pour le développement de Hô Chi Minh-Ville.
Vue aérienne du 2e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
De l’avis des experts, pour améliorer l'efficacité de la coopération entre les localités de la région et maintenir son rôle de moteur de la croissance du pays, il faut une plus forte volonté politique. La région doit être dotée d’infrastructures modernes et synchrones, de ressources humaines qualifiées et de ressources financières suffisantes. Mais le plus important serait d’adopter un nouveau mécanisme permettant de favoriser le développement de toute la région, au lieu d’une localité.
D’après le Professeur associé Trân Dinh Thiên, ancien directeur de l'Institut économique du Vietnam, il conviendrait de mettre en place un Conseil régional qui ait suffisamment de pouvoir pour élaborer et modifier le plan d’aménagement régional et surveiller sa mise en œuvre. Ce conseil doit avoir le droit de sélectionner les projets prioritaires pour le développement régional et d'allouer des ressources nécessaires à ces projets.
Le secrétaire du Comité provincial du Parti de Binh Duong, Nguyên Van Loi, a pour sa part proposé de créer, d’ici 10 ou 15 ans, une ceinture industrielle urbaine dans le Sud, allant de Long An à Bà Ria - Vung Tàu en passant par Tây Ninh, Binh Duong, Binh Phuoc et Dông Nai.
"Avec une bonne gestion, il suffirait que les provinces concernées apportent leurs contributions sans avoir besoin de financements du gouvernement. L’idée est de créer un nouvel élan de développement pour notre région", a-t-il indiqué.
Pour faire décoller la Région économique clé du Sud et maintenir son rôle de fer de lance de l’économie nationale, une politique spécifique qui lui sera propre doit être établie.