Réforme des retraites en France : dernière mobilisation avant une décision cruciale

Les Français sont appelés à faire grève et à manifester jeudi 13 avril contre la réforme des retraites, ultime mobilisation à la veille d'une décision déterminante du Conseil constitutionnel sur ce projet emblématique du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

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Lors d'un rassemblement à Lille, le 6 avril. 
Photo : AFP/VNA/CVN

L'intersyndicale a décidé d'organiser cette démonstration de force, la douzième en trois mois, avant la décision des "Sages" vendredi 14 avril, qui annonceront s'ils valident ou censurent, partiellement ou en totalité, la réforme dont la mesure phare prévoit le recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Depuis les Pays-Bas, M. Macron a estimé mercredi 12 avril que cette décision viendrait "clore" un chemin et "clarifier toutes les questions qui se posent", avant d'annoncer qu'il proposerait "dans un esprit de concorde" une rencontre aux partenaires sociaux dans la foulée.

Le dialogue avec les syndicats est au point mort depuis le début de la crise et des échanges très tendus ont eu lieu ces dernières semaines entre le chef de l'État et les dirigeants de l'intersyndicale, notamment le patron de la centrale réformiste CFDT, Laurent Berger.

La mobilisation dans la rue devrait rester encore assez importante jeudi, même si elle s'annonce encore en décrue.

Le ministère de l'Intérieur prévoit entre 400.000 et 600.000 personnes dans les rues en France, contre 570.000 recensées le 6 avril, et 740.000 le 28 mars.

"Ce n'est pas le moment de craquer car c'est ce qu'attendent Macron et Borne (la Première ministre, ndlr) : que ça s'essouffle. Demain, il faut continuer à montrer que le peuple est contre la réforme", expliquait mercredi 12 avril Johan Chivert, un étudiant de Toulouse (Sud-Ouest).

"Ça fait déjà trois mois que nous sommes dans la rue, c'est déjà énorme", estimait de son côté dans la même ville Yves Juruard, retraité de la fonction publique.

La décision du Conseil constitutionnel "peut mettre un terme à toute cette mobilisation. En revanche, j'ai un peu peur que ça se radicalise dans les prochaines semaines", a-t-il ajouté.

La mobilisation devrait également diminuer côté grévistes, avec des prévisions de perturbations plus faibles que lors des précédentes journées d'action dans les transports ferroviaires, aériens, et le métro.

Dans l'énergie, des reprises du travail et des levées de blocage se sont produits dans les différentes raffineries bloquées par le conflit depuis une semaine, mais de nouveaux appels à la grève ont été lancés.

Les forces de l’ordre en poste devant le restaurant La Rotonde à Paris, lors de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 6 avril. 
Photo : Reuters/CVN

Les universités restent de leur côté un point chaud de la mobilisation. Mercredi matin 12 avril, plus d'une douzaine de sites universitaires à Paris ont été bloqués par des protestataires.

Vers une censure partielle ?

Après un passage de la loi au forceps le 20 mars, le gouvernement ayant utilisé une disposition constitutionnelle permettant l'adoption d'un texte sans vote, la décision du Conseil constitutionnel vendredi 14 avril est la dernière étape avant une promulgation et une entrée en vigueur du texte, que le président Macron veut voir s'appliquer d'ici la fin de l'année.

Il semble peu probable que le Conseil, chargé de vérifier la conformité des lois avec la Constitution, annule la totalité de la réforme.

Mais les Sages pourraient en revanche élaguer la loi plus ou moins substantiellement, et renforcer les arguments de l'intersyndicale en faveur d'une suspension ou d'un retrait de la réforme.

Le Conseil doit aussi se prononcer sur la recevabilité d'un référendum d'initiative partagée demandé par l'opposition de gauche, une procédure devant recueillir 4,87 millions de signatures pour permettre l'organisation d'une consultation sur le texte. Une éventuelle validation pourrait redonner aux opposants à la réforme un nouveau souffle, dont ils ont besoin alors que la lassitude menace.

Parmi les hypothèses envisagées par les états-majors syndicaux pour la suite du mouvement, des manifestations unitaires pour le 1er mai, voire une manifestation monstre à Paris.

La France est l'un des pays européens où l'âge de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes soient complètement comparables.

Les opposants à cette réforme la jugent "injuste", notamment pour les femmes et les salariés aux métiers pénibles.

L'exécutif justifie le projet par la nécessité de répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.

AFP/VNA/CVN

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