>>Xavier Bertrand s'en prend à Pepy et à la "technostructure" SNCF
>>SNCF: les syndicats appellent les cheminots aux urnes pour "s'exprimer librement" sur la réforme
TGV stationnés sur les rails devant la gare de Lyon, à Paris le 4 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Des trains circuleront lundi 14 mai, au 18e jour de grève depuis début avril, mais la direction de la SNCF a noté "un sursaut de mobilisation". Elle a annoncé une "trafic très perturbé" sur toutes les lignes. Les voyageurs peuvent tabler en moyenne sur un TGV, TER ou Transilien sur trois et un Intercités sur cinq, avec des situations contrastées selon les régions.
Seule une partie des cheminots, directement liés à la circulation des trains, doivent se déclarer 48h00 à l'avance. Il faudra attendre la mi-journée pour mesurer la portée de cette journée "sans cheminots" sur l'ensemble des catégories de personnel. Mercredi dernier 9 mai, le taux de grévistes était de 14,46% en matinée, le plus faible depuis le début du mouvement. Le 3 avril, il était de 33,9%.
Manifestation de cheminots, à Paris le 3 mai. |
L'Unsa avait jugé la semaine dernière "vital de frapper un grand coup" lundi 14 mai. Le 2e syndicat de la SNCF veut maintenir la "pression" sur le ministère des Transports, auprès duquel il a défendu vendredi 11 mai ses amendements à la réforme, comme la CFDT, dans l'optique de la discussion au Sénat.
Après des actions coups de poing dans les gares parisiennes la semaine dernière, notamment à l'initiative de SUD Rail, la direction de la SNCF a évoqué dimanche "des menaces d'exactions et blocages de gares" et promis "une grande fermeté".
Appel "aux urnes"
Unis depuis le début de la contestation, les syndicats CGT-cheminots, Unsa-ferroviaire, SUD-rail et CFDT-cheminots ont aussi décidé de lancer une consultation auprès des 147.000 salariés de la SNCF, après neuf séquences de deux jours de grève sur cinq. Baptisée "vot'action", elle s'ouvre lundi à 10h00 et prendra fin le 21 mai à 10h00, quelques jours avant l'examen de la réforme au Sénat.
Chaque agent en activité est invité à dire s'il est "pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement" qui reste inflexible sur trois points: l'ouverture à la concurrence, la fin de l'embauche au statut et la transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics.
Des urnes seront installées dans les assemblées générales, mais certaines seront itinérantes lors de "tournées syndicales, dans les ateliers, les postes d'aiguillage, les bureaux", a précisé Bruno Poncet (SUD-Rail).
Des listes d'émargement comporteront les nom, prénom et numéro de matricule des votants. Elles seront détruites après le comptage des voix pour que la direction ne puisse pas savoir qui a participé. Les syndicats le savent, cette consultation n'a aucune valeur juridique, "aucune légitimité" même, pour le PDG de la SNCF Guillaume Pepy.
Mais ils y voient une nouvelle "modalité d'action" pour "entrer en contact avec les cheminots", avait expliqué Sébastien Mariani, de la CFDT-Cheminots (4e). Le temps presse. Le projet de réforme ferroviaire, déjà adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, est désormais à l'ordre du jour du Sénat, le 23 mai en commission et le 29 dans l'hémicycle.
Entre ces deux dates, Edouard Philippe s'est engagé à recevoir à nouveau l'ensemble des acteurs selon le même format que les rencontres du 7 mai à Matignon. Affirmant s'appuyer sur un compte-rendu de réunion, SUD rail a accusé dimanche le gouvernement et Guillaume Pepy d'"oeuvrer en coulisse pour privatiser et filialiser" la SNCF. Évoquant "un mensonge d'État", le syndicat a demandé le départ de M. Pepy.