Indonésie: 13 morts dans des attaques suicide commises par une même famille

Trois attentats suicide contre des églises dimanche 13 mai en Indonésie commis par six membres d'une même famille, dont deux très jeunes filles, et revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI) ont fait 13 morts et des dizaines de blessés.

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Des attentats ont visé le 13 mai trois églises à Surabaya, deuxième ville d'Indonésie dans l'est de l'île de Java.

Les attaques ont visé vers 07h30 (00h30 GMT), à l'heure de la messe, trois églises à Surabaya, la deuxième ville du pays dans l'est de l'île de Java.

Quelques heures plus tard, trois personnes ont été tuées et deux autres blessées dans l'explosion d'une bombe dans un immeuble d'habitation, toujours à Surabaya, a indiqué la police. Cette attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.

Les auteurs des trois premières attaques sont six membres d'une même famille: la mère, le père, les deux filles de 9 et 12 ans et les deux fils de 16 et 18 ans, a annoncé le chef de la police nationale, Tito Karnavian. La famille était liée au mouvement radical Jamaah Ansharut Daulah (JAD), qui soutient le groupe État islamique.

Selon la police, 13 personnes ont été tuées et une quarantaine d'autres blessées, soit le plus lourd bilan dans ce pays depuis des attaques contre deux hôtels de luxe à Jakarta en 2009, qui avaient fait 9 morts.

Selon les médias locaux, la famille aurait pu revenir de Syrie, où des centaines d'Indonésiens ont afflué ces dernières années pour combattre aux côtés des jihadistes de l'EI.

La mère, identifiée comme Puji Kuswati, et ses deux filles portaient des niqabs et des bombes autour de la taille lorsqu'elles ont pénétré dans l'église Kristen Indonesia Diponegoro pour se faire exploser, selon Tito Karnavian.

Le père, Dita Priyanto, chef de cellule au sein du JAD, a foncé avec une voiture d'explosifs sur l'Eglise pentecôtiste du centre de Surabaya, alors que ses fils ont conduit des motos en direction d'un troisième lieu de culte, l'église Sainte-Marie, où ils ont activé les explosifs qu'ils portaient.

Des policiers patrouillent devant une église après les attentats à la bombe qui ont fait au moins 111 morts à Surabaya, en Indonésie, le 13 mai.
Photo: AFP/VNA/CVN

Les trois attaques "sont des attentats suicide mais les types de bombes utilisées sont différents", a souligné M. Karnavian.

Des démineurs ont par ailleurs désamorcé deux autres bombes dans l'Église pentecôtiste du centre de Surabaya.

État d'alerte

L'archipel d'Asie du Sud-Est, pays musulman le plus peuplé du monde, est en état d'alerte depuis une série d'attentats perpétrés ces dernières années.

Le mouvement local Jamaah Ansharut Daulah est lié à de nombreuses attaques et attentats suicide, dont l'un en janvier 2016 à Jakarta qui avait coûté la vie à quatre civils et quatre assaillants. Cette attaque avait été la première revendiquée en Asie du sud-est par l'EI.

La police a par ailleurs indiqué que quatre membres présumés du mouvement JAD ont été tués dans des opérations qui ont suivi une émeute dans une prison de haute sécurité en banlieue de Jakarta, ayant eu lieu cette semaine.

Cinq policiers et un détenu avaient trouvé la mort au cours d'affrontements dans cette prison, où des détenus islamistes avaient pris un gardien en otage. L'EI avait revendiqué l'attaque.

Une famille de six personnes a commis plusieurs attaques sur des églises le 13 mai en Indonésie, tuant au moins 13 personnes.

Selon le chef de la police nationale, les attentats de dimanche pourraient être un acte de vengeance après ces affrontements et l'arrestation de responsables du mouvement JAD.

"Cet incident les a énervés (...) Et il y a eu des instructions de l'EI en Syrie, ils ont attendu ce moment pour se venger", a-t-il précisé.

L'intolérance religieuse a augmenté ces dernières années dans ce pays de 260 millions d'habitants dont près de 90% de la population est musulmane mais qui compte aussi des minorités chrétienne, hindoue et bouddhiste.

D'autres attaques visant des églises se sont produites à travers le pays.


AFP/VNA/CVN

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