>>Royaume-Uni : malgré les crises, Boris Johnson promet un avenir resplendissant
>>L'économie britannique repart de l'avant mais des risques persistent
À l'extérieur d'un restaurant à Londres, le 10 février. |
Photo : Xinhua/VNACVN |
Malgré une fin d'année difficile pour l'économie britannique, face à l'émergence du variant Omicron et les restrictions prises pour essayer de le stopper, 2021 a marqué le retour de la croissance de son PIB. Avec +7,5%, c'est même un record qu'a connu le Royaume-Uni, après une contraction en 2020 particulièrement élevée (-9,4%), le pays ayant été l'un des plus endeuillés par la pandémie de COVID-19 et ayant subi des mois de confinement strict.
L'économie britannique fait mieux que la France, l'Allemagne, l'Italie et même l'Espagne.
Le ministre de l'Économie et des Finances, Rishi Sunak, a loué une économie "remarquablement résiliente" avec une croissance britannique "la plus rapide du G7 cette année".
Fin d'année ébréchée
Pour le seul quatrième trimestre, le PIB a augmenté de 1,0% malgré l'arrivée de la vague du variant Omicron de COVID-19, après une hausse similaire au troisième trimestre - chiffre révisé à la baisse - ajoute l'ONS.
Pour le seul mois de décembre, où l'impact du variant Omicron s'est fait ressentir, frappant particulièrement le commerce et l'hôtellerie-restauration en pleine saison des fêtes de Noël, le PIB s'est effrité de 0,2%, se maintenant malgré cela à un niveau comparable à celui de février 2020, avant la pandémie.
Pour le trimestre, le rattrapage de la croissance n'est pas encore total comparé aux trois derniers mois de 2019. "L'économie britannique a enregistré une fin d'année médiocre en raison de l'émergence du variant Omicron et des restrictions" gouvernementales pour tenter de ralentir sa propagation fulgurante, commente Rain Newton-Smith, cheffe économiste de l'Organisation patronale CBI.
"Si le pire de l'impact semble passé, les entreprises font encore face à des pénuries d'approvisionnement et à des pressions sur les coûts tandis que les ménages sont confrontés à une crise du coût de la vie", ajoute-t-elle.
À titre de comparaison le PIB français a rebondi de 7% en 2021 et celui de l'UE de 5,2%. La contraction britannique de 2020 avait également été la plus forte du G7, le pays ayant été l'un des plus endeuillés par la pandémie de coronavirus, et ayant subi des mois de confinement strict.
"Omicron a un peu ébréché la reprise", constate pour sa part Yael Selfin, cheffe économiste de KPMG UK, mais dans l'ensemble "l'économie britannique a connu en 2021 sa plus forte croissance depuis la deuxième guerre mondiale, rebondissant après la récession engendrée par" la pandémie de COVID-19.
Les mois à venir "pourraient décevoir"
Yael Selfin s'attend à ce que la croissance "rebondisse à partir de ce mois-ci avec une augmentation du PIB en 2022 qui devrait atteindre 3,7%". Une prévision proche de celle de la Banque d'Angleterre (BoE) qui anticipe 3,75%.
L'économiste reconnaît cependant que les mois à venir "pourraient décevoir" au regard d'une inflation au plus haut depuis 30 ans dans le pays à 5,4%, et des pressions sur les ménages entre la hausse des impôts et des prix. Selon la BoE, l'inflation pourrait accélérer pour culminer à 7,25% en avril, largement à cause de la flambée de l'énergie, avant de redescendre vers 5% au fil de l'année.
La forte inflation que connaît actuellement le Royaume-Uni est commune à l'ensemble de la zone euro. Jeudi 10 février, la Commission européenne a estimé qu'elle devrait atteindre 3,5% cette année pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Un chiffre bien plus élevé que sa précédente estimation (2,2%) et que l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE).
AFP/VNA/CVN