En effet, les spécialistes soulignent qu’une baisse des taux n’est pas l’outil privilégié pour faire repartir la croissance du crédit dans une conjoncture d’une diminution de la consommation domestique, d’importants stocks de produits non vendus, et de créances douteuses augmentant chez les banques.
La quasi-stagnation de la croissance du crédit résulte de positions divergentes persistantes entre les entreprises et les banques. |
Ces quatre derniers mois, le taux de croissance du dépôt a atteint 5,34% en variation annuelle, et celle du crédit, 1,4%, ce qui est assez positif. Toutefois, le fait que la première soit quatre fois supérieure à la seconde témoigne d’une faible demande de capitaux au sein de l’économie nationale.
Selon l’expert en finance Cân Van Luc, cette quasi-stagnation de la croissance du crédit résulte de positions divergentes persistantes entre les entreprises et les banques. Les entreprises sont peu preneuses de capitaux pour une bonne raison, malgré les fortes baisses des taux d’intérêt bancaires intervenus ces derniers temps, bon nombre d’entre elles ne peuvent satisfaire aux conditions d’obtention d’un prêt imposées par les banques. Et celles qui le peuvent n’en ont pas réellement besoin pour cette même raison, ou s’en abstiennent parce que les taux d’intérêts entraînent une baisse soit de rentabilité, soit de compétitivité.
Une autre raison qui freine la demande de capitaux est la morosité de la consommation domestique. Selon les statistiques, les ventes de biens et services de quatre derniers mois ont atteint 849,9 milliards de dôngs pour une croissance de 11,8% en glissement annuel. Une croissance nettement inférieure à celle des précédentes années avec 21,6% en 2012 et 22,7% en 2011. De fait, la crise influence directe sur le comportement du consommateur.
«La variation des taux d’intérêt n’est plus le facteur décisif de la croissance du crédit. En effet, une baisse ne signifie pas que l’accès au crédit est plus aisé, les banques maintenant leurs conditions rigoureuses pour l’octroi de prêts afin d’éviter de futures créances douteuses», explique M. Luc.
Sur le marché immobilier
Le directeur adjoint du groupe Thê Ky, Pham Thanh Hung, considère que le marché immobilier n’a connu aucun changement depuis la baisse des taux d’intérêt. du crédit bancaire.
En fait, ce marché n’est plus prisé des investisseurs professionnels qui attendent un signe de reprise claire pour y entrer. «Pour le moment, personne n’ose emprunter à la banque pour investir dans l’immobilier. Seuls les gens qui disposent de capitaux sans dépendre des banques peuvent chercher de nouveaux projets dans lesquels investir», explique M. Luc.
Pour le moment, le marché immobilier n’est plus prisé des investisseurs professionnels. |
Ces derniers temps, les banques commerciales ont lancé des programmes du crédit immobilier à l’intérêt de 10% à 12%. Pour les gens à revenus faible et moyen, c’est loin d’être convenable. «Ce taux demeure élevé pour acheter un logement, nous ne pouvons que supporter un taux de 5% à 6% sur une longue période», déclare un couple qui recherche une maison depuis longtemps.
Si la baisse des taux d’intérêt est censée contribuer à la relance de l'économie, dans certains secteurs, ce n’est pas le cas.