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L'insatiable Sébastien Loeb salue ses fans après son succès dans le rallye Monte-Carlo, le 23 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quitte à voyager dans le temps, autant le faire avec style : pigiste de luxe depuis sa semi-retraite et son 9e titre en 2012, Loeb égale le record de huit victoires en Principauté détenu par Sébastien Ogier (Toyota), malheureux 2e à 10,5 secondes après une crevaison alors qu'il menait confortablement.
À 47 ans, dix mois et 28 jours, Loeb dépasse au panthéon de l'expérience le Suédois Björn Waldegard, victorieux en 1990 du Rallye Safari au Kenya à 46 ans et cinq mois.
Il n'aime pas qu'on lui parle d'âge, mais l'Alsacien en est conscient : "normalement les mecs de mon âge font plus que douter, non? Normalement ça ne marche plus trop".
Gagner, "ça fait toujours aussi plaisir qu'avant, voir plus, parce qu'à un moment, c'était presque devenu une habitude", lors de ses neufs sacres d'affilée (2004-2012).
S'il "doute toujours" de ses capacités, après avoir été "à la peine" lors de ces précédents retours en 2019-2020 avec Hyundai, ce rallye signe une revanche.
Pilote à la longévité record, Loeb n'avait plus gagné depuis 2018 en Catalogne. Vingt ans séparent désormais sa première victoire en 2002 (Allemagne) et sa dernière, la 80e pour son 181e départ. "Ça me fait plaisir c'est sûr, c'est plus que ce qu'on pouvait espérer. C'était une belle bataille, Seb (Ogier) était très très rapide", a-t-il relevé une fois redescendu au port de Monaco où sa fille l'attendait.
Là-haut dans les Alpes-Maritimes, c'est sa compagne qui l'a félicité en premier, avant qu'il ne monte sur la voiture puis sur le podium pour la Marseillaise.
Pour ce tout premier rallye de l'ère hybride, le vétéran, qui n'avait pas couru en WRC l'an dernier, découvrait l'équipe M-Sport. Il a bénéficié d'une nouvelle Ford Puma très bien née pour tirer le meilleur de la motorisation hybride.
"J'étais bien dans la caisse, depuis les premiers essais je la sens bien, donc ça me motivait. J'espérais vraiment être dans le rythme et ça a été le cas, c'est top", a réagi Loeb, qui revenait tout juste d'une 2e place au Dakar en Arabie saoudite (1er-14 janvier).
Première femme victorieuse depuis 1997
L'insatiable Sébastien Loeb et sa copilote Isabelle Galmiche entourés de leur équipe fêtent leur succès à Monte-Carlo, le 23 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Autre changement pour Loeb, sa nouvelle copilote, Isabelle Galmiche. Débutante au plus haut niveau, elle devient la première copilote femme victorieuse en WRC depuis Fabrizia Pons en 1997.
L'issue de ce 90e Monte-Carlo est en revanche cruelle pour Ogier. L'octuple champion du monde depuis 2021 était confortablement en tête (24,6 secondes) quand il a subi une crevaison au pneu avant-gauche dans l'avant-dernière spéciale, perdant 34,1 secondes.
Dans la dernière spéciale entre Briançonnet et Entrevaux (Alpes-Maritimes), voulant refaire son retard, il a pris une pénalité de dix secondes pour faux-départ. C'en était fini.
"Je garde la tête haute, j'ai fait le job, malheureusement ces choses-là arrivent, c'est la loi du sport", a-t-il réagi, visiblement écœuré. "C'était génial de voir l'excitation de tout ce public pour cette nouvelle bataille entre Seb et moi. Ça faisait quelques années qu'il n'y en avait pas eu d'aussi serrée", a-t-il continué, une fois à Monaco.
Situation paradoxale pour le WRC, ni Loeb, ni Ogier (huit fois champion entre 2013 et 2021), ne feront une saison complète et ne joueront donc le titre en 2022. Ce sont pourtant eux qui mènent le championnat après cette première manche.
Derrière, l'Irlandais Craig Breen (M-Sport Ford) est 3e du rallye, suivi par le Finlandais Kalle Rovanperä (Toyota) et le Britannique Gus Greensmith (M-Sport Ford). Seul rescapé de Hyundai, en grande difficulté pour ces débuts de l'ère hybride, le Belge Thierry Neuville est 6e. Vainqueur de la dernière spéciale Power Stage, Rovanperä est troisième du championnat grâce aux cinq points bonus.
Sans Ogier ni Loeb en Suède (24-27 février) pour la prochaine manche, les autres prétendants pourront souffler.
AFP/VNA/CVN