>>Radio France : après 28 jours, fin de la plus longue grève de l’histoire du groupe
>>Radio France : le gouvernement espère "sortie du conflit" après une proposition du médiateur
Alors que ce plan de départs volontaires avait déclenché une grève historique au printemps, la direction a présenté en Comité central d'entreprise (CCE) un dispositif de non-remplacement des départs, comme le réclamaient les syndicats.
Les suppressions de postes toucheraient 230 CDI et 40 CDD équivalent-temps plein d’ici à 2018, sur un effectif d'environ 4.400 actuellement, avec un étalement sur trois ans.
La Maison de la Radio, siège de Radio France, à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cela aboutirait au remplacement d'un départ sur deux en 2016 et 2017 et d'un sur trois seulement en 2018, selon le SNJ. "De 350 à 270 suppressions de postes : la différence tient notamment à un retour à l’équilibre en 2018 au lieu de 2017", a commenté le syndicat.
Cette concession aux syndicats n'a pas empêché leur hostilité aux mesures proposées. "Comment continuer à faire de la radio de qualité avec 270 postes en moins", a lancé le SNJ sur Twitter.
"La direction entend économiser 22 millions d’euros chaque année sur la masse salariale. Les salariés vont donc payer en suppression d’effectifs la diminution de la dotation de l’État et le coût du chantier" de la Maison de la Radio, a ajouté le syndicat.
"Même si nous sommes satisfaits d'échapper au plan de départs volontaires, qui était beaucoup trop brutal et coûtait cher, nous ne sommes pas satisfaits de l'alternative posée sur la table", a renchéri Philippe Ballet (Unsa).
"270, c'est vraiment beaucoup, c'est un nouvel effort demandé aux salariés, qui peut provoquer des tensions supplémentaires dans les charges de travail, et qui sera difficilement tenable socialement parlant", a-t-il jugé.
La CGT Radio-France s'est dite elle "contre toute suppression d'emploi, que ce soit sous forme de plan de départs volontaires ou sous forme de départs naturels non remplacés".
En réponse au plan de départs volontaires du président de Radio France, Mathieu Gallet, destiné à redresser les comptes du groupe, en déficit de 21 millions d'euros cette année, les salariés avaient mené une grève historique d'un mois en mars-avril.
Dénonçant l'ampleur et le coût d'un tel plan - 28 millions d'euros environ -, les syndicats avaient fait plancher un cabinet d'experts sur un scénario alternatif prévoyant uniquement le non-remplacement de départs naturels, option que la direction avait accepté d'étudier.
Ce plan alternatif prévoyait cependant moins de postes supprimés que le nouveau plan de la direction.
Par ailleurs, a indiqué le SNJ, la direction a proposé de créer 48 postes pour des emplois nouveaux, étalés sur quatre ans jusqu’en 2019.
L'examen du projet de COM (Contrat d'objectifs et de moyens), qui dresse un plan d'affaires du groupe sur 5 ans, a été repoussé à un CCE prévu le 17 septembre, car la direction n'a fourni les documents aux élus du personnel que durant la réunion de mercredi 9 septembre. Un autre CCE est prévu les 14 et 15 octobre.
Mathieu Gallet a par ailleurs réaffirmé vouloir ouvrir une radio locale de France Bleu, avec 14 personnes au démarrage en 2018 et 14 autres en 2019, a ajouté le SNJ, pour qui ces effectifs sont insuffisants.
Les syndicats s'inquiètent aussi du projet d'alliance avec France Télévisons pour une chaine télé d'info en continu. "A-t-on les moyens de se lancer dans un projet de chaîne télé d’info en continu alors qu’on n’a pas les moyens de nos propres projets ?", s'est demandé le SNJ.
La direction ne s'était toujours pas exprimée mercredi soir 9 septembre à l'issue du CCE.