Les premiers réfugiés arrivent en France

Plusieurs dizaines de réfugiés syriens et irakiens en provenance d'Allemagne ont commencé à arriver le 9 septembre pour mener une "nouvelle vie" en France, au moment où les pouvoirs publics accélèrent la mobilisation pour répondre aux immenses défis posés par l'afflux de migrants.

>>Un nombre record de migrants affluent en Allemagne, chaleureusement accueillis

Des membres de la Croix-Rouge, dont son président Jean-Jacques Eledjam (2e à droite.), accueillent des migrants arrivant d'Allemagne, le 9 septembre à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne).

Dans la matinée, 53 personnes sont arrivées en bus à Champagne-sur-Seine, en Seine-et-Marne, où ils ont été pris en charge par la Croix-Rouge dans un centre monté en urgence, où un petit-déjeuner leur a été offert.

Soixante-dix-huit réfugiés d'Irak et de Syrie sont également arrivés le 9 septembre dans le monastère des Orantes, à Bonnelles (Yvelines), et 48 autres dans un centre de loisirs de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). Ils font partie des réfugiés tout juste arrivés en Bavière que François Hollande s'est engagé le 7 septembre à accueillir pour soulager l'Allemagne. Au total, mille personnes devraient arriver en France d'ici le 11 septembre, selon la Croix-Rouge.

"En Irak, la vie est dangereuse, alors nous voulons commencer une nouvelle vie ici", a expliqué Oussama, un ingénieur de 28 ans originaire de Bagdad, en arrivant à Champagne-sur-Seine.

"Nous allons les mettre à l'abri dans des locaux mis à disposition par la municipalité" en moins de 48 heures, du studio au trois pièces, a expliqué le président de la Croix-Rouge, Jean-Jacques Eledjam. Il a promis un accompagnement pour "qu'ils obtiennent un statut de réfugié dans les deux à quatre mois".

À Cergy-Pontoise, les réfugiés, dont neuf enfants, sont accueillis à l'Île de loisirs, un centre destiné d'ordinaire aux colonies de vacances, a expliqué son président Sylvain De Smet, également conseiller régional d'Île-de-France.

À Bonnelles, un Kurde irakien, Nawzad, traits tirés mais large sourire, s'est agenouillé et a embrassé le sol à la descente du bus.

"Merci à l'Autriche, l'Allemagne et la France qui nous aident à être ici en sécurité, merci pour leur offre généreuse", a déclaré Ahmed, un père de famille de 44 ans arrivé de Syrie. "On espère que tout se passera bien ici, que l'on pourra s'intégrer en France."

Les réfugiés, dont quatre femmes et trois enfants, devraient rester un mois dans ce monastère en lisière de la forêt de Rambouillet.

'Accompagnement financier'

Les réfugiés arrivés le 7 septembre avaient été orientés vers la France par l'Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui mène une mission cette semaine à Munich.

Carte de localisation des centres d'accueil pour les réfugiés syriens et irakiens arrivant d'Allemagne.

Face à l'afflux d'exilés en Europe, François Hollande avait annoncé le 7 septembre que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés sur deux ans. Ce chiffre s'ajoute aux 6.750 personnes dont l'accueil avait déjà été acté en juillet.

Comme en réponse, le Premier ministre Manuel Valls a présidé le 9 septembre une réunion interministérielle sur leur hébergement, qui a permis "de définir les mesures d’accompagnement financier que l'État proposera le 12 septembre aux communes volontaires", a déclaré Matignon.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, réunira en effet le 12 septembre à Paris les maires, qu'il a de nouvel appelé "à se mobiliser" en assurant que l'État prendrait "ses responsabilités".

Pour sa part, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé qu'elle allait accueillir quelque 150 réfugiés dans deux bâtiments inoccupés pour 18 mois maximum, tandis que le mouvement HLM a dit sa volonté d'apporter "le plus rapidement possible des solutions concrètes".

AFP/VNA/CVN

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