Quels sont les enjeux du One Planet-Polar Summit ?

Des chercheurs et des scientifiques internationaux ont appelé mercredi 8 novembre à mieux financer la recherche polaire face à l'érosion accélérée des glaciers et des pôles, au premier jour du "One Planet Polar Summit" à Paris.

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Images des Alpes autrichiennes et du glacier Sulzenauferner près de Innsbruck.
Photo : AFP/VNA/CVN

Organisé par l’Élysée dans la lignée d'autres sommets sous la bannière "One Planet" ces dernières années, le rassemblement vise à partager les constats et les projections de la communauté scientifique sur la fonte des glaces. Le rassemblement vise à proposer des recommandations aux gouvernements pour une meilleure protection des régions glaciaires et polaires.

"Les recherches sur la cryosphère ont beaucoup avancé ces dernières décennies", a noté la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, ajoutant toutefois que le terme "cryosphère", qui désigne l'ensemble des glaces présentes sur Terre (banquise, glaciers, icebergs ou permafrost), était apparu dans une décision de la COP l'année dernière "pour la première fois".

"Il est clair que nous avons besoins de soutien", a ajouté son confrère Jean Jouzel.

"La recherche polaire a besoin de moyens, ils sont très insuffisants", s'est également alarmé Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur de France pour les pôles et l'océan auprès de l'AFP.

Mettre en place une coopération internationale

"Il faut vraiment faire prendre conscience à tous les leaders que c'est un espace fragile", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il fallait garantir l'accès aux scientifiques à ces régions pour mieux appréhender les répercussions du réchauffement climatique sur la cryosphère.

Le sommet réunit jusqu'au vendredi 11 novembre des scientifiques, des chercheurs et des politiques d'une quarantaine de pays et régions glaciaires et polaires. Il se tient en même temps que le Forum de Paris sur la Paix, organisé vendredi et samedi 12 novembre. 

Un but affiché est de mettre en place une coopération internationale sur l'étude des répercussions du réchauffement sur les glaciers et les pôles, ainsi que sur la prévention et l'adaptation des politiques du climat face à l'érosion accélérée de la cryosphère.

Entre 49 et 83 % des glaciers pourraient disparaître d'ici 2100

Les pôles et la cryosphère "sont affectés" par les "tensions géopolitiques" qui "représentent les nouvelles frontières du multilatéralisme", a noté Angel Gurria, président du Forum de Paris sur la Paix, présent lors de l'ouverture.

L'érosion des glaciers s'est accéléré ces derniers temps. Les glaciers selon le CNRS, le centre national de la recherche scientifique (CNRS), les glaciers perdent l’équivalent de 267 milliards de tonnes de glace en moyenne par an depuis 2000.

Une équipe de chercheurs du CNRS de l'Université de Toulouse en France est très pessimiste; Elle juge les modélisations des experts du GIEC en dessous de la réalité publiée dans la revue américaine scientifique Science, l'étude stipule qu'entre 49 et 83% des glaciers auront disparu en 2100 si la température atteint les +4°C.

Pourquoi protéger les glaciers ?

Un spécialiste des glacier Andrea Fischer sur le glacier autrichien le Jamtalferner.
Photo : AFP/VNA/CVN

La revue Nature Communications a publié une étude le 7 février 2023. Selon la Revue, la fonte des glaciers risque d'entraîner un débordement des lacs glaciaires. Ces débordements des lacs glaciaires représentent "un danger majeur et peuvent entraîner à terme des pertes de vie importantes". Au total 15 millions de personnes sont menacées par ces inondations, essentiellement dans 4 pays : la Chine, le Pakistan, l'Inde et le Pérou.

Les glaciers, un petit peu comme d’immenses congélateurs, ont permis de conserver pendant des dizaines de milliers d’années une quantité impressionnante de microbes, bactéries et autre virus. Mais aujourd'hui le réchauffement climatique menace cette conservation. Un nouveau risque de pandémie est-il possible. Pour l'instant la communauté scientifique a plus de questions que de réponse. Interrogé par l'AFP en octobre 2022 Audrée Lemieux, scientifique canadienne de retour d'une expédition dans le cercle arctique reconnait que cela est "imprévisible".

Un premier rapport international scientifique sur la cryosphère sera remis aux responsables politiques à l'issue du sommet.

AFP/VNA/CVN

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