L’économie vietnamienne pourrait retrouver plus de dynamisme si la reprise des économies d’Europe et des États-Unis intervient. |
L’année 2012 a été difficile pour l’économie mondiale qui aura dû faire face à une croissance faible, aux déficits publics, à un chômage croissant et, surtout, à la crise des dettes publiques en Europe qui, outre de déstabiliser la finance mondiale, a lourdement pesé sur sa reprise.
Au Vietnam aussi, 2012 a été difficile : la croissance n’a atteint que 5,2%, loin de l’objectif fixé de 6%. Mais l’économie a pu être stabilisée et l’inflation maîtrisée grâce aux politiques financières et monétaires judicieusement adoptées par le gouvernement vietnamien suivant l’évolution de la situation. «Même si la croissance n’est pas aussi forte qu’on pouvait l’espérer, il est clair que la gestion du gouvernement vietnamien durant tout 2012 a opportunément suivi les fluctuations économiques. Pour ce qui est des politiques financières et monétaires, elles ont permis de ralentir l’inflation, d’améliorer le marché des capitaux, de diminuer les taux d’intérêt bancaires et d’améliorer le marché des devises. La poursuite de la restructuration de l’économie nationale a par ailleurs été soutenue par l’ensemble des Vietnamiens», souligne le Docteur Dô Van Thành, vice-directeur du Centre national d’informations et de prévisions socioéconomiques.
En 2013, l’économie viet-namienne pourrait retrouver plus de dynamisme si la reprise des économies d’Europe et des États-Unis intervient. Et la stabilisation acquise cette année pourrait permettre alors à l’économie vietnamienne de redevenir compétitive en termes d’exportations et d’investissement. Selon les prévisions, l’investis-ement direct étranger (IDE) et les aides publiques au développement pourraient augmenter. «Pour surmonter les difficultés, et en dehors d’avoir un sens fin des politiques à mettre en oeuvre, nous devons être en mesure d’évaluer objectivement la situation réelle de l’économie nationale. Nous devons également mener à bien un travail de prévention pour créer de solides fondements économiques en vue d’atteindre les objectifs de 2013», explique le vice-ministre du Plan et de l’Investissement, Dang Huy Dông.
Une croissance de 5,68%, la plus forte probabilité
Un premier scénario prévoit une croissance de 5% sur la base d’une économie mondiale dont la croissance demeure faible, d’une Europe n’ayant pas encore réglé la crise des dettes publiques, d’un accroissement des tensions politiques au Proche-Orient, d’une économie japonaise demeurant en l’état, ainsi que d’un début de reprise aux États-Unis. De tels facteurs auront une nette incidence sur les exportations vietnamiennes dont la progression ne serait que de 12,8%. Le solde de la balance du commerce extérieur serait déficitaire de 2,4% et l’IDE participerait à hauteur de 29% du PIB national.
Une hausse de 14,6% est prévue pour les exportations du Vietnam en 2013. |
Photo : Trân Viêt/VNA/CVN |
Dans le deuxième, elle serait de 5,68% sur les hypothèses d’une situation mondiale s’améliorant au sens, notamment, d’une sortie de crise définitive de l’Europe, d’une diminution des tensions politiques dans le monde, d’une relance de l’économie américaine ainsi que d’une économie japonaise maintenant une croissance identique à celle de 2012. Les exportations vietnamiennes augmenteraient de 14,6%, et l’IDE représenterait 30,5% du PIB.
Enfin, la dernière possibilité envisagée d’une plus forte croissance de 6,34% est avan-cée en cas de règlement des problèmes actuels dans le monde : fin de la crise des dettes publiques en Europe, reprise de la production mondiale comme des échanges internationaux et donc relance du commerce extérieur du Vietnam. Les exportations seraient de l’ordre de 16,3%, le déficit commercial, de 6,6%, et un afflux d’IDE chinois et indien aurait lieu dans les pays de l’ASEAN.
Les experts en économie du centre considère que c’est le 2e scénario qui a les plus fortes probabilités de survenir en 2013, et ont avancé les principales politiques économiques à mettre en œuvre. Le gouvernement doit d’abord maintenir la priorité à la stabilisation de l’économie, la maîtrise de l’inflation à un taux similaire à 2012, la pratique d’une politique monétaire de rigueur avec, le cas échéant, des assouplissements. Ensuite, les mesures d’amélioration du décaissement de l’IDE, notamment dans le secteur public, doivent être poursuivies, de même que celles de restructuration de l’économie nationale et de l’investissement public.
Par ailleurs, le pays doit relancer la production nationale, stimuler la consommation domestique, soutenir une reprise du marché immobilier et régler définitivement le problème des créances douteuses du système bancaire. Enfin, la restructuration des entreprises, en particulier publiques, devra progresser afin de limiter les pertes comme l’inefficience dans l’emploi des investissements.
Thê Linh/CVN