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Une série de "rivières atmosphériques", de gigantesques couloirs de pluie qui transportent la vapeur d'eau emmagasinée dans les tropiques, ont arrosé l'Ouest américain et ses paysages qui n'avaient fait que s'assécher davantage ces dernières années, en raison d'une pluviométrie en dessous de la normale.
Le lac Oroville, en Californie, le 5 septembre 2021 (en haut) et le 16 avril 2023 (en bas). Photo : AFP/VNA/CVN |
Les 40 millions de Californiens ont été visés par des restrictions à répétition leur enjoignant d'économiser l'eau.
La végétation s'est asséchée, les flancs de colline ont jauni, le tout favorisant la propagation d'incendies.
De leur côté, les réservoirs ne retenaient qu'une infime portion de leur capacité totale, et certains rivages ont reculé au point de faire apparaître, parfois, des épaves de bateaux.
Mais l'hiver 2022-2023 est arrivé, et avec lui des milliers de milliards de litres d'eau tombés du ciel.
Les fleuves, rivières, et ruisseaux qui étaient réduits à de minces filets ont repris leurs cours tempétueux.
Le lac Tulare, dans le centre de la Californie, avait disparu il y a 80 ans, mais a depuis commencé à se remplir de nouveau.
Des montagnes ont été ensevelies sous plusieurs mètres de neige, et certaines stations de ski commencent à parler d'une saison qui pourrait se poursuivre jusqu'en... juillet.
Les statistiques officielles de l'Observatoire américain des sécheresses publiées la semaine dernière montrent que près de deux tiers de la Californie sont sortis complètement de cette sécheresse.
Ainsi, moins de 10% de l'État est toujours classé officiellement en état de sécheresse, tandis que le reste du territoire est considéré comme étant dans une situation "anormalement aride".
Il y a un an, la Californie tout entière se trouvait en état de sécheresse.
Contraste saisissant
Selon l'agence de gestion des ressources en eau de l'état, les grands réservoirs débordent et vont au-delà de leur capacité moyenne.
Le pont Enterprise au-dessus du lac Oroville, le 16 avril en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le lac Oroville, l'une des plus importantes ressources en eau en Californie, est à présent plein à 88%, avec près de deux fois la quantité d'eau observée il y a un an.
Des photographies de l'AFP montrent le réservoir, auparavant asséché, atteignant désormais un niveau bien plus haut.
Les images, prises à moins de deux ans d'intervalle, révèlent un contraste saisissant : un ruisseau maigrelet qui s'écoule à travers une vallée poussiéreuse l'occupe à présent dans sa largeur.
Une photographie prise en septembre 2021 montre une rampe pour bateaux devenue inutile, tandis qu'une nouvelle image datant de dimanche ne révèle plus que quelques mètres de béton de la même rampe, le reste étant immergé.
Le pont Enterprise voit désormais le lac Oroville passer de part et d'autre de ses piliers quand auparavant la poussière dominait ses alentours.
Les hivers pluvieux ne sont pas nouveaux en Californie, mais selon les scientifiques, le changement climatique provoqué par l'activité humaine exacerbe une météo avec "retour de bâton" : des périodes très chaudes et très sèches laissent place à des périodes détrempées.
Et les experts avertissent que les Californiens ne peuvent pas se permettre de gaspiller de l'eau.
Dans une interview à Spectrum News 1, Adel Hagekhalil, de l'agence de distribution de l'eau pour la Californie du Sud, demande aux gens de conserver leurs ressources en eau.
"Nous devons économiser et constituer des réserves (...) pour que lorsque nous aurons une autre année sèche, et des jours chauds et secs, nous puissions y répondre."
AFP/VNA/CVN