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Les lieux d'une fusillade à Dadeville, dans l'Alabama, le 16 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis les faits samedi soir 15 avril dans la petite ville de Dadeville, les autorités ont conservé un mutisme inhabituel dans un pays où les forces de l'ordre sont rompues à communiquer sur les fusillades, tragédies qui rythment la vie quotidienne des Américains.
La police a limité ses prises de parole et n'a laissé filtrer que très peu de détails sur les circonstances.
Les autorités n'ont ainsi toujours pas annoncé si un ou plusieurs suspects avaient été arrêtés ou demeuraient en fuite, ni le mobile derrière ces tirs.
Tout juste sait-on que les faits se sont produits lors de la fête d'une adolescente, qui célébrait son 16e anniversaire dans une salle de danse de Dadeville et que quatre décès sont à déplorer.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, le responsable médico-légal du comté de Tallapoosa a indiqué que les quatre personnes décédées, trois hommes et une femme noirs, étaient âgées de 17 à 23 ans.
Vingt-huit autres personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, a annoncé lors d'une conférence de presse l'un des porte-parole de la police de l'Alabama, le sergent Jeremy Burkett.
Processus "méthodique"
"Je vous assure que vous faisons tout ce que nous pouvons", a déclaré lundi à l'AFP le sergent Burkett.
La veille, il avait indiqué que les enquêteurs suivaient un processus de récolte d'informations "méthodique" pour comprendre qui se trouvait dans cette salle.
"Nous n'allons pas nous précipiter en prenant le risque d'échouer", a-t-il dit.
La police a expliqué à de multiples reprises avoir besoin de l'aide de la population pour comprendre ce qu'il s'est passé.
"Nous devons recevoir des informations des habitants", a insisté M. Burkett lors d'une conférence de presse dimanche. "Je n'insisterai jamais assez sur ce point. Même si vous pensez que c'est mineur, vous devez absolument nous en parler."
"Des pistes solides" sont explorées, a affirmé la police de Dadeville à ABC News.
Parmi les victimes, figure Philstavious Dowdell, le grand frère de l'adolescente qui fêtait son anniversaire. Âgé de 18 ans, le jeune homme était un athlète accompli qui avait reçu une bourse pour jouer au football américain à l'université de Jacksonville State.
Celui qui devait être son futur entraîneur à l'université a déclaré dimanche que Philstavious Dowdell était "un jeune homme formidable à l'avenir radieux".
La fête semble avoir dégénéré quand la mère de la jeune fille qui fêtait son anniversaire a annoncé aux invités avoir appris que des personnes étaient armées, leur demandant de partir, selon des médias.
Des témoins ont dit avoir entendu des premiers coups de feu quelques minutes après.
"Une nouvelle fois endeuillée"
Une des personnes blessées samedi soir 15 avril a participé dès le lendemain après-midi à un rassemblement en hommage aux victimes, encore dans sa tenue d'hôpital, selon le journal Montgomery Advertiser.
"J'ai vu un groupe de filles qui dansaient, et c'est là que les coups de feu ont retenti", a relaté Taniya Cox.
La jeune femme a dit avoir vu "d'autres tireurs" en traversant la pièce, un détail qui n'a pas été confirmé par la police. "Ils m'ont dit de dégager, sinon je me ferais tirer dessus."
Taniya Cox a dit avoir reçu deux balles au bras droit.
Malgré le jeune âge des victimes et les circonstances tragiques, cette fusillade n'a pas fait les gros titres aux États-Unis et provoqué relativement peu de réactions politiques, même si le président Joe Biden s'est ému que l'Amérique soit "une nouvelle fois endeuillée" par des tirs.
La répétition des drames de ce type - quelques jours plus tôt, un homme avait tué cinq personnes dans une banque du Kentucky - renforce un certain fatalisme dans l'opinion publique.
Le pays, qui compte plus d'armes individuelles que d'habitants, paie un lourd tribut à leur dissémination.
Le taux de décès par arme à feu, très élevé, est sans comparaison avec celui des autres pays développés.
AFP/VNA/CVN