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Il s’agit d’un projet de coopération décentralisée entre la région Île-de-France et le Comité populaire de Hanoï, avec le soutien financier de l’Agence française de développement (AFD).
Hanoï connaît une croissance démographique forte et rapide, laquelle s’accompagne d’une augmentation presque exponentielle du nombre de véhicules individuels et des gaz à effet de serre qui s’en suivent… Aussi le développement des transports en commun est-il une solution d’autant plus opportune que le Vietnam souhaite atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Moov’Hanoi s’inscrit dans la continuité des actions entreprises par la France en concertation avec le Comité populaire de Hanoï en ce qui concerne la mobilité durable.
Passagers sur la ligne de métro Cat Linh - Hà Dông, à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
"L’objectif principal du projet Moo’v Hanoi, c’est vraiment d’améliorer l’attractivité des transports publics à Hanoi. C’est-à-dire qu’on part d’un constat où il y a des nouvelles lignes de métro. Il y a aussi un réseau de bus existant qui est significatif. Mais tout ce système manque un peu d’attractivité auprès de la population. Les gens utilisent moins de transports en commun. Maintenant qu’on a des nouveaux types de transports, notamment les métros, pour décliner cet objectif, un deuxième objectif qui est sous-jacent à celui-ci, c’est vraiment d’aider à faire en sorte que les différents modes de transport soient interconnectés, c’est ce qu’on appelle l’intermodalité. Maintenant, ça devient un véritable sujet et c’est extrêmement important pour que le réseau soit attractif", a expliqué Emmanuel Cerise, directeur de PRX-Vietnam et représentant de la région Île-de-France à Hanoï.
Cette "intermodalité" qu’invoque Emmanuel Cerise n’est pas le résultat de simples lignes qui se croisent, mais bel et bien un projet global et cohérent, qui repose sur l’information multimodale à destination des usagers, sur la tarification unifiée, sur la coordination de l’offre…
"En région parisienne, tout le monde a l’habitude d’avoir un ‘pass-navigo’ qui permet de charger plusieurs titres de transport. On présente le badge en entrant dans le bus ou dans le métro et on passe facilement de l’un à l’autre, c’est le même forfait, c’est le même tarif…. Donc ça, c’est une facilité qui fait que c’est plus simple pour prendre le transport en commun. Et actuellement, en Île-de-France, là où on travaille beaucoup sur ces questions d’intermodalité, c’est notamment dans la grande périphérie, parce que le métro, finalement, c’est déjà bien structuré. Mais dans la périphérie, on peut agir là où il y a des connexions, par exemple, les gares RER : toutes les gares RER sont en restructuration, l’idée étant de pouvoir sortir du RER et prendre facilement un bus ou un train de banlieue, ou même un vélo", poursuit Emmanuel Cerise.
Comment faire pour atteindre cet objectif ? "Il faut optimiser les arrêts de bus et les stations de métro, Il faut optimiser ce qu’on appelle l’information au voyageur et il faut optimiser matériellement, aux stations, ce passage d’un mode à l’autre. On appelle ça aussi de l’urbanisme tactique, c’est-à-dire que ce n’est pas des gros investissements, mais peut-être on sort d’une station, tout de suite, on a une accroche visuelle qui nous montre qu’il y a là un bus. Par exemple, les arrêts de bus à Paris, ont été redessinés pour être très visibles. Les gens peuvent clairement voir le numéro de loin et reconnaître que c’est un arrêt de bus. Donc c’est ça aussi qu’il faut sans doute améliorer à Hanoï", détaille Emmanuel Cerise.
Le projet s’articule autour de trois composantes principales qui consistent à créer des données concernant le trafic et la mobilité quotidienne des Hanoïens pour développer une mobilité durable, à accompagner Hanoï dans la mise en œuvre d’un plan de réorganisation et de rationalisation du réseau de bus publics et à concevoir des principes d’aménagement des stations de transport en commun et de gestion de l’intermodalité.
Le département Mobilités et Transports de l’Institut Paris Région effectue actuellement une enquête sur les déplacements des Hanoïens. Son directeur, Dany Nguyên-Luong, apporte des précisions… "Nous allons travailler avec une équipe d’enquêteurs qui vont donc interroger environ 2000 personnes de 16 à 80 ans pour actualiser cette connaissance de la mobilité. Nous introduisons également une partie un peu innovante dans l’enquête avec un suivi par traceur GPS. On demande aux personnes de porter un petit traceur GPS qu’on leur prête et d’enregistrer alors leurs déplacements pendant deux jours, l’idée étant de savoir s’il y a des déplacements avec ce qu’on appelle de l’intermodalité, c’est-à-dire usage de deux ou trois modes de transport pour un même déplacement", explique-t-il.
Moov’Hanoi bénéficie pour la période 2023-2026 de deux aides financières, l’une de 677.100 euros de l’AFD et l’autre de 326.600 euros de la région Île-de-France.
Durée du projet : 33 mois à partir de juillet 2023. Partenaires vietnamiens : DOT (Département des Transports), HPTC (autorité organisatrice des transports), Transerco (opérateur de bus le plus important), Hanoi Metro et MRB, HUPI (Institut de planification et d’urbanisme de Hanoï). Partenaires franciliens : Île-de-France Mobilités, Institut Paris Region.
VOV/VNA/CVN