La Banque d’État a demandé à cinq banques publiques d’accorder davantage de prêts en zone rurale à un taux d’intérêt maximal de 11%. |
Selon le gouverneur de la Banque d’État, Nguyên Van Binh, la densité des points de transaction est très élevée au Vietnam, mais c’est essentiellement en milieu urbain, et plus particulièrement à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville qui concentrent à elles seules 60% des banques et agences bancaires, alors que leurs réseaux en zone rurale restent «clairsemés».
C’est dans le cadre plus vaste de la restructuration du système bancaire que la Banque d’État va intervenir en vue de corriger la situation actuelle : les conditions d’ouverture d’une agence dans les villes vont être renforcées et, au contraire, vont être simplifiées en zone rurale.
«Auparavant, plusieurs banques travaillant avec le secteur de l’agriculture ont obtenu de bons résultats et soutenu efficacement le développement des entreprises agricoles, coopératives et agriculteurs. Mais avec l’évolution de l’économie, elles ont recentré leurs activités en zones urbaines où elles peuvent développer une activité de généraliste. Réorienter les banques vers les zones rurales est devenu nécessaire aujourd’hui», a expliqué l’expert en économie Bùi Kiên Thành.
Le crédit au secteur de l’agriculture est considéré comme un bon segment pour les banques en cette conjoncture de morosité sinon de crise mondiale, en témoigne la croissance du crédit qui à ce jour n’a atteint que 1,6% dans l’ensemble du système bancaire du Vietnam.
Mais cela ne vaut pas pour tout le monde : «fin juillet, le taux de croissance des crédits de l’OceanBank était de 18%, pour une grande part en raison de prêts consentis dans le secteur agricole. Compte tenu de notre objectif de croissance de 30%, nous continuerons d’accorder des capitaux aux secteurs privilégiés, à commencer par celui de l’agriculture ainsi qu’en zone rurale» a déclaré Nguyên Van Hoàn, directeur adjoint de la banque par action de Dai Duong (OceanBank).
Comme l’OceanBank, plusieurs autres banques telles LienViêt, Postbank, Agribank ou Vietcombank ont affecté partie de leurs liquidités à l’octroi de prêts à taux préférentiels au secteur de l’agriculture et en zone rurale.
De même, la Banque d’État a demandé à cinq banques publiques d’accorder davantage de prêts en zone rurale à un taux d’intérêt maximal de 11%. Il s’agit là d’une première démarche de la banque centrale comme des banques commerciales pour diriger plus de capitaux en zone rurale.
Bien que le milieu rural abrite 70% de la population, il ne représente que 20% du volume de crédit au plan national. Or, si les banques savent élaborer des programmes adaptés, elles peuvent réaliser d’importants bénéfices tout en concourant ainsi au redressement de l’économie vietnamienne.
Duy Minh/CVN