Priorité au Brexit : Boris Johnson dévoile son programme électoral

D'abord réaliser le Brexit puis s'attaquer aux priorités des Britanniques : le Premier ministre conservateur Boris Johnson a dévoilé dimanche 24 novembre ses plans en cas de victoire aux élections du 12 décembre au Royaume-Uni.

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Le Premier ministre conservateur Boris Johnson a dévoilé le 24 novembre à Telford (Centre) son programme en cas de victoire aux élections du 12 décembre au Royaume-Uni.

Pour Boris Johnson, ces élections, les troisièmes en quatre ans, sont le seul moyen de sortir le Royaume-Uni de l'impasse du Brexit, qui divise le pays depuis son vote par 52% des Britanniques lors d'un référendum en 2016.

"Réalisons le Brexit et nous pourrons nous concentrer sur les priorités des Britanniques", a martelé Boris Johnson, acclamé par ses partisans qui ont scandé "Boris, Boris" à son arrivée dans une salle de conférence de Telford, dans le centre de l'Angleterre.

Le dirigeant conservateur promet aux électeurs de faire du Royaume-Uni le "meilleur endroit sur terre", avec des "rues plus sûres" et un "air plus pur" s'ils lui donnent une majorité et écartent son rival Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition.

"Neutralité Corbyn d'ici Noël" 

"Atteignons la neutralité carbone d'ici 2050 et la neutralité Corbyn d'ici Noël", a plaisanté le dirigeant conservateur, déclenchant les applaudissements du public, qui comptait ses principaux ministres au premier rang.

Boris Johnson a pris plaisir à railler Jeremy Corbyn, qui compte négocier un nouvel accord de Brexit avec Bruxelles et le soumettre au vote des Britanniques mais souhaite rester "neutre" lors de la campagne de cet éventuel référendum.

"Même lui ne croit pas en son nouvel accord !", s'est moqué Boris Johnson.

Boris Johnson met lui en avant son principal atout : l'accord de Brexit qu'il a négocié avec Bruxelles et qui est "tout prêt".

En amont de son discours, il a promis un "cadeau de Noël anticipé" aux électeurs s'il est réélu : le retour devant le Parlement dès le mois prochain du projet de loi sur l'accord de retrait de l'Union européenne.

"Nous pouvons ensuite régler tout ça en quelques jours ou quelques semaines et nous serons hors (de l'UE) d'ici le 31 janvier", a-t-il avancé.

Les députés britanniques doivent siéger de nouveau le 17 décembre pour le début d'une nouvelle session parlementaire, ce qui laisse peu de temps pour l'examen du texte, qui ne pourra pas être ratifié avant Noël.

Mais avec cette annonce, Boris Johnson souligne sa détermination à quitter l'UE au plus vite.

Il promet aussi aux Britanniques 20.000 policiers de plus dans les rues, 50.000 infirmiers de plus et des milliards dans les services publics, le tout sans augmenter les impôts ni la TVA, ce qui a soulevé des questions sur le financement de ces projets.

"Les Conservateurs doivent clarifier comment ils comptent atteindre leurs objectifs qui comportent des dépenses conséquentes sans augmenter les impôts, la dette publique, ou les deux", a commenté Mark Littlewood, directeur général du cercle de réflexion Institute of Economic Affairs.

Le directeur de l'organisme indépendant Institute for fiscal Studies, Paul Johnson soulignait lui l'écart entre les dépenses annoncées par le Parti conservateur jugées "modestes" et celles de l'opposition, dont le Parti travailliste, qui cherche un changement radical de société.

"Si les programmes du Labour et des Libéraux démocrates sont notables pour l'étendue de leurs ambitions, le programme conservateur ne l'est pas", a-t-il jugé dans un communiqué.

Le directeur général des chambres de commerce britannique, Adam Marshall, a souligné le désir de voir "davantage de mesures substantielles afin de doper la croissance, les entreprises et l'investissement".

En tête des sondages 

Le Parti conservateur est pour l'instant nettement en tête des sondages avec environ 40% d'intentions de votes, plus de dix points devant le Labour.

Le Parti devrait profiter du renoncement de l'europhobe Nigel Farage à présenter des candidats de son Parti du Brexit dans plus de 300 circonscriptions. M. Farage était accusé de risquer d'éparpiller les voix pro-Brexit.

Toutefois, l'issue du scrutin reste incertaine.

Car Boris Johnson a aussi ses points faibles, en particulier les années d'austérité subies par les Britanniques sous différents gouvernements conservateurs.

Jeremy Corbyn a prédit dans un communiqué "plus de coupes budgétaires, plus de ratés, et des années d'incertitude supplémentaire sur le Brexit" en cas de victoire de M. Johnson.

Le Premier ministre s'est engagé à augmenter de 33,9 milliards de livres (39,5 milliards d'euros) le budget du service public de santé d'ici 2023-24, le NHS, chéri des Britanniques mais au plus mal aujourd'hui en raison de problèmes de recrutement de personnel et de vétusté des établissements.

Sur l'immigration, il promet de mettre fin à la libre circulation des personnes et à contrôler l'immigration avec un système à points sur le modèle australien.

AFP/VNA/CVN

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