France
Présidentielle : Macron joue la carte écolo pour rassembler

Sur fond de l'idyllique Vieux-Port, Emmanuel Macron a fait samedi 16 avril à Marseille un long plaidoyer en faveur de l'écologie tout en appelant, à huit jours du second tour, au rassemblement derrière lui face à Marine Le Pen qui, en Eure-et-Loir, s'est engagée à défendre les "plus vulnérables".

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Le président Emmanuel Macron en meeting, le 16 avril à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sous un soleil estival, Emmanuel Macron s'est offert une carte postale de Marseille pour son grand meeting d'entre-deux-tours où il a longuement parlé d'écologie et de réchauffement climatique, disant avoir "entendu" le message des électeurs au premier tour. "L'inaction, pas chez moi", a-t-il lancé devant plusieurs milliers de personnes debout dans le jardin du Pharo, promettant d'aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Pour ce faire, il a promis de "planter 140 millions d'arbres" et nommer un Premier ministre "directement chargé de la planification écologique", concept cher à Jean-Luc Mélenchon. Ce Premier ministre vert sera flanqué de deux ministres. Le premier sera chargé de "la planification énergétique" qui "aura pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon". Le deuxième s'occupera de la "planification écologique territoriale" dans le domaine des transports ou encore de la rénovation des logements.

"Incompétente et climatosceptique"

"La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas", a-t-il insisté lors d'un meeting qui n'aura pas fait le plein. S'en prenant vertement à sa rivale, Emmanuel Macron a déclaré que "même incompétente, elle est climatosceptique". "Le choix est clair : l'extrême droite est un projet climato-sceptique qui veut détruire les éoliennes", a-t-il encore lancé, en estimant que le 24 avril "sera un référendum pour ou contre l'Union européenne, pour ou contre l'écologie, pour ou contre notre jeunesse, pour ou contre notre République".

Emmanuel Macron s'adressait à sa gauche, notamment aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon (LFI), arrivé en tête au premier tour dimanche dernier 10 avril (31%) à Marseille, près de 9 points devant le président sortant. L'écologie est aussi l'une des pierres angulaires du vote Mélenchon qui a notamment largement séduit les jeunes.

Mais côté LFI, ce discours a été accueilli froidement. "C’est difficile de penser que quelqu’un qui a été condamné deux fois pour inaction climatique puisse se racheter une crédibilité en dix jours", tance la patronne des députés LFI, Mathilde Panot, dans le JDD. "Ni son programme, ni celui de Marine Le Pen ne répondent à l’urgence écologique alors que le GIEC nous dit que nous n’avons plus que trois ans pour agir à la hauteur du plus grand défi du XXIe siècle", souligne-t-elle.

Marine Le Pen lors d'un déplacement à Saint-Remy-sur-Avre, dans l'Eure-et-Loir, le 16 avril.

Les résultats d'une consultation lancée par le leader de la gauche radicale auprès de ses quelques 310.000 soutiens pour le second tour sont attendus samedi soir 16 avril ou dimanche 17 avril. Abstention, vote blanc ou vote Emmanuel Macron ? Le chef Insoumis a appelé à ne pas "donner une seule voix à Mme Le Pen".

Comme une "mère de famille"

M. Macron a encore promis "une réinvention", "un renouvellement complet", disant vouloir "redoubler d'énergie pour réussir". Selon un sondage Ipsos Sopra/Steria publié samedi 16 avril, le président sortant l'emporterait au second tour face à Mme Le Pen, avec un score de 55,5% contre 44,5% pour la candidate du RN. Pas question pour Marine Le Pen de laisser le terrain à l'adversaire ou le monopole de la couverture médiatique.

Après une tournée dans le sud qui lui est pour une bonne part acquis, la candidate RN a ajouté in extremis un déplacement en Eure-et-Loir samedi, à Saint-Rémy-sur-Avre. "On est là dans la péri-urbanité, la ruralité, qui sont des sujets importants de cette présidentielle", a déclaré Mme Le Pen à des journalistes, juste en face du bar-tabac "le Maryland", rappelant au passage qu'elle avait gagné dimanche 17 avril dans "20.000 communes de France sur 34.000".

Entre les manifestations contre l'extrême droite et les multiples tribunes appelant à voter Emmanuel Macron, "cette agitation brutale à laquelle on assiste entre les deux tours" est "là encore assez peu respectueuse de la démocratie", a ajouté Mme Le Pen. D'après elle, le "système", que symbolise à ses yeux Emmanuel Macron et ses soutiens, "s'inquiète car il voit que le peuple a envie de reprendre le pouvoir".

En terrain conquis - cette petite bourgade l'a mise en en tête au premier tour -, elle a promis de diriger la France comme une "mère de famille" et de défendre les "plus vulnérables". Mais la justice s'est rappelée samedi à son souvenir. Mme Le Pen et ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen au cours de leurs mandats d'eurodéputés, selon un nouveau rapport remis en mars à la justice française et révélé par Mediapart. "Je m'étonne du timing toujours fort à propos de la révélation" et de son "instrumentalisation", a réagi Me Rodolphe Bosselut, l'avocat de la candidate.


AFP/VNA/CVN

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