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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, prononce un discours sur le conflit russo-ukrainien à New York, le 28 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le conflit nourrit une crise alimentaire, énergétique et financière tridimensionnelle qui frappe durement certains des peuples, des pays et des économies les plus vulnérables du monde, a déclaré Antonio Guterres lors du lancement d'un rapport du Groupe mondial de réponse aux crises alimentaires, énergétiques et financières consacré à la crise ukrainienne.
"Tout cela survient à un moment où les pays en développement sont déjà aux prises avec une série de défis qui ne sont pas de leur fait : la pandémie de COVID-19, le changement climatique et le manque d'accès à des ressources suffisantes pour financer la reprise dans un contexte d'inégalités persistantes et croissantes", a-t-il indiqué.
Le rapport a montré que l'impact de la crise ukrainienne était mondial et systémique, a déclaré M. Guterres.
Au moins 1,7 milliard de personnes, dont un tiers vivent déjà dans la pauvreté, sont désormais fortement exposées à des perturbations alimentaires, énergétiques et financières, qui entraînent à leur tour une augmentation de la pauvreté et de la faim, a-t-il affirmé.
Trente-six pays dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour plus de la moitié de leurs importations de blé, y compris certains des pays les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Les prix alimentaires étaient déjà en hausse avant le conflit et la crise ukrainienne a aggravé cette situation déjà problématique.
La Russie est aussi l'un des principaux fournisseurs mondiaux d'énergie, et les prix du pétrole ont augmenté de plus de 60% au cours de l'année écoulée. Il en va de même des prix du gaz naturel, qui ont augmenté de 50% ces derniers mois, tandis que les prix des engrais ont plus que doublé, a-t-il noté.
"À mesure que les prix grimpent, la faim et la malnutrition augmentent également, en particulier chez les jeunes enfants. L'inflation augmente, le pouvoir d'achat s'érode, les perspectives de croissance se réduisent, le développement est au point mort et, dans certains cas, les gains passés diminuent. De nombreuses économies en développement se noient dans la dette, avec des rendements obligataires déjà en hausse depuis septembre dernier, ce qui entraîne une augmentation des primes de risque et de nouvelles pressions sur les taux de change. Cela risque d'entraîner le déclenchement d'un cercle vicieux d'inflation et de stagnation - ce qu'on appelle la stagflation", a indiqué M. Guterres.
Le rapport a également montré qu'il existait une corrélation directe entre la hausse des prix alimentaires et l'instabilité sociale et politique, a-t-il averti.
Le chef de l'ONU a appelé à l'ouverture des marchés et à la levée des restrictions inutiles sur les exportations pour assurer un flux constant de nourriture et d'énergie. Il est également nécessaire de rediriger les excédents et les réserves vers ceux qui en ont besoin, de maintenir un plafond sur les prix des denrées alimentaires et de calmer la volatilité des marchés alimentaires.
Il a appelé les pays à utiliser cette crise comme une opportunité d'éliminer progressivement le charbon et les autres combustibles fossiles et d'accélérer le déploiement des énergies renouvelables et d'une transition juste. Il a également appelé à la fin du conflit en Ukraine.
Selon M. Guterres, "le peuple ukrainien ne peut supporter la violence qui lui est infligée. Et les personnes les plus vulnérables du monde ne doivent pas devenir les dommages collatéraux d'une nouvelle catastrophe dont elles ne portent aucunement la responsabilité. Nous devons faire taire les armes et accélérer les négociations vers la paix, et ce dès à présent".
Xinhua/VNA/CVN