>>Le pass vaccinal entre les mains des sénateurs
>>Présidentielle : après la tempête du pass vaccinal, Pécresse ressort le "Kärcher"
>>COVID à l'école : face à la pagaille, Castex assouplit le protocole
Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, à la sortie de l'Élysée, le 5 janvier à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'opération déminage du Premier ministre Jean Castex lundi soir 10 janvier, avec un protocole sanitaire allégé, n'aura pas suffi. L'opposition continue à dénoncer un "grand cafouillage" avant une grève jeudi des enseignants dans les écoles, collèges et lycées, qui s'annonce très suivie avec 75% de grévistes annoncés. "On ne fait pas une grève contre un virus", a lancé, bravache, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, au cœur d'une tempête politique et secoué par les députés à l'Assemblée. La droite s'est engouffrée dans la brèche : le président LR du Sénat Gérard Larcher a dénoncé une "pagaille" et le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau un "désaveu" pour le ministre.
"Blanquer l'incompétent"
La gauche n'est pas en reste sur une thématique qui lui est chère. Le député et porte-parole du PS Boris Vallaud a même appelé à la démission de M. Blanquer. "Effectivement, on ne fait pas grève contre un virus, on fait grève contre un ministre qui fait mal son travail", a souligné Christiane Taubira, en dénonçant le "mépris" de M. Blanquer. Face à cette avalanche de critiques, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a défendu des mesures de "bon sens". Même si Emmanuel Macron a convenu qu'il n'y avait "pas de système parfait" et appelé à la "patience" et au "pragmatisme".
COVID toujours, avec le Sénat dominé par l'opposition de droite qui s'est saisi du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Il devrait voter, probablement mercredi 12 janvier, le texte en première lecture avec des "ajustements", une semaine après les débats très agités à l'Assemblée nationale, électrisés par les propos polémiques d'Emmanuel Macron, qui s'était dit prêt à "emmerder les non-vaccinés".
À l'Assemblée, tous les patrons des groupes politiques sont arrivés ensemble mardi dans l'hémicycle derrière Richard Ferrand pour dénoncer à l'unisson la "montée de la haine" à l'encontre des élus à propos du pass vaccinal. Le gouvernement espère une entrée en vigueur de la loi dès le 17 janvier. Le temps presse en plein rebond pandémique. Les malades du COVID-19 continuent d'affluer dans les hôpitaux, qui comptent plus de 22.000 patients, dont près de 4.000 en soins critiques.
Concertation
Dans ces conditions, comment organiser la campagne électorale ? Le Premier ministre a installé mardi une instance de dialogue avec les partis politiques réunis par visio. Les questions des participants ont notamment concerné la prise en compte des frais de campagne liés au COVID-19, qui exige pour certains des salles plus grandes et la distribution de masques.
Une élève française reçoit une dose de vaccin anti-COVID à Privas (Sud-Est de la France), le 6 septembre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour l'heure, et s'appuyant sur le droit constitutionnel qui protège la liberté de réunion, l'exécutif a exclu d'imposer toute restriction aux meetings politiques, renvoyant la responsabilité aux organisateurs. Dans les intentions de vote, le président sortant et presque candidat, qui a présenté ses voeux à la presse mardi, reste favori.
Mais le président des Républicains, Christian Jacob, a saisi la commission des comptes de campagne et l'Arcom (ex-CSA) pour les alerter sur les dépenses liées aux déplacements d'Emmanuel Macron. Celui-ci arriverait en tête du premier tour avec 25% des voix, devant la candidate RN Marine Le Pen (17%) et la LR Valérie Pécresse (16%), selon un sondage Opinionway pour Les Echos et Radio classique.
L'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour est donné quatrième à 12%. Au sein d'une gauche profondément divisée, Jean-Luc Mélenchon pour LFI recueillerait 9% des voix, devant l'écologiste Yannick Jadot (8%) et la socialiste Anne Hidalgo (4%). Le candidat de La France insoumise, par ailleurs condamné mardi 11 janvier pour injures publiques et diffamation publique pour avoir traité des journalistes de franceinfo d'"abrutis" et de "menteurs", a de nouveau fustigé la stratégie de "l'union à tout prix à gauche", qu'il compare à "une machine à désespérer".
"Ce qui compte, ce n'est pas l'union mais la mobilisation", a insisté Mélenchon, qui critique les partisans de la "primaire populaire", cette initiative citoyenne qui va aboutir à l'investiture d'un candidat, du 27 au 30 janvier. Avec peut-être une nouvelle candidature à gauche, celle de Christiane Taubira. Une nouvelle candidature est d'ores et déjà survenue mardi 11 janvier. Celle du philosophe libéral Gaspard Koenig, qui veut "simplifier" la vie des Français en réduisant "par 100 le nombre de normes".
AFP/VNA/CVN