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Des milliers de pèlerins musulmans rassemblés sur le Mont Arafat, au 2e jour du Hajj, le 11 septembre à La Mecque, en Arabie saoudite |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La lapidation, lors de laquelle les pèlerins jettent symboliquement des cailloux sur des stèles, va constituer un moment à haut risque du hajj. Le 24 septembre 2015, le rituel avait tourné au cauchemar : quelque 2.300 pèlerins, dont 464 Iraniens, avaient péri dans une gigantesque bousculade.
Dimanche 11 septembre, les pèlerins se sont rassemblés sur le Mont Arafat, puis, après le coucher du soleil, ils ont reflué sur la plaine de Mouzdalifa pour se préparer à l'Aïd Al-Adha.
"C'est la quatrième fois que j'accomplis le hajj", le grand pèlerinage annuel à La Mecque, dit Mohammad Khyara, un Syrien de 51 ans, en ramassant à Mouzdalifa, selon la tradition, des cailloux pour la lapidation des stèles représentant Satan.
Sur les quelques kilomètres séparant Arafat de Mouzdalifa, que certains pèlerins parcourent à pied, des dizaines de bus forment un énorme embouteillage.
Dans la journée, les fidèles, tout de blanc vêtus - la couleur de l'"ihram", les deux pièces de tissu que doivent porter les hommes - s'étaient pressés vers l'imposante mosquée Namira et le Jabal al-Rahma, "le Mont de la Miséricorde" en arabe.
"Ligne rouge"
Ryad n'a toujours pas annoncé les résultats de son enquête sur le drame survenu l'année dernière, mais assure avoir pris cette année des mesures, notamment en équipant des pèlerins d'un bracelet électronique stockant leurs données personnelles.
"Les Saoudiens organisent tout pour nous, on est vraiment à notre aise", se félicite Youssef al-Mehri, un Omanais de 24 ans, parapluie blanc au-dessus de la tête et tapis de prière orangé sur l’épaule.
Au total, 1.855.406 pèlerins participent cette année au pèlerinage, dont 1.325.372 venus de l'étranger, selon les autorités.
Mais pour la première fois depuis près de 30 ans, il n'y a pas de contingent venu d'Iran.
En dépit de négociations, l'Iran chiite et l'Arabie sunnite, les deux puissances régionales rivales, ne se sont pas entendues sur les modalités d'envoi d'Iraniens au pèlerinage. Depuis, c'est la guerre des mots entre Ryad et Téhéran, aux rapports déjà tendus.
Dirigeant la prière de midi au Mont Arafat, cheikh Abderrahman al-Soudeis, responsable des affaires des lieux saints musulmans, a souligné que la sécurité "était une ligne rouge à ne pas franchir par des slogans politiques ou confessionnels", une allusion à l'Iran, accusé par Ryad de chercher à politiser le hajj.
Des centaines de milliers d'Iraniens ont convergé ce week-end vers la ville sainte chiite de Kerbala, en Irak, pour y accomplir un pèlerinage de substitution.