Le Pdg d'Ethiopian Airlines, Tewolde Gebremariam (centre), le 27 avril à Addis Abeba. Photo : AFP/VNA/CVN |
Parti d'Addis Abeba, l'avion a relié sans problèmes Nairobi, à 1.160 km, en environ deux heures. Il a regagné la capitale éthiopienne dans la journée. L'autorisation de remise en exploitation du dernier né de Boeing avait été délivrée le 25 avril par l'Autorité américaine de l'aviation (FAA), après une d'interdiction de vol décrétée le 16 janvier en raison de deux graves cas de surchauffe de batteries lithium-ion.
"Je suis très satisfait de voir que l'avion vole de nouveau et aussi que nous sommes les premiers", a dit le Pdg d'Ethiopian Airlines, Tewolde Gebremariam, à la presse avant le décollage de l'appareil.
Les 50 Dreamliners en opération dans le monde avaient tous été interdits de vol après des incidents de batterie survenus sur deux d'entre eux, obligeant un appareil de la compagnie All Nippon Airways à effectuer un atterrissage d'urgence.
Ethiopian Airlines, première compagnie africaine à en être dotée, possède quatre Dreamliners qui, a dit son Pdg, M. Tewolde, doivent tous reprendre du service dans les semaines à venir après avoir été équipés des nouvelles batteries. "C'est le premier avion sur lequel le travail a été achevé", a-t-il expliqué au sujet du 787 qui a volé le 27 avril, ajoutant que les modifications étaient en cours sur les trois autres.
La FAA avait déclaré le 25 avril que l'objectif de sa directive était "d'autoriser l'avion à reprendre du service dès que possible en ordonnant des modifications qui vont résoudre un problème de sécurité".
Les compagnies aériennes doivent installer sur les batteries principales et auxiliaires de leurs 787 des systèmes d'isolation et des gaines pour éviter la contagion d'un éventuel court-circuit ou d'une hypothétique surchauffe d'une cellule à toute la batterie voire à l'avion.
Chaque appareil d'Ethiopian Airlines doit ainsi recevoir une nouvelle batterie, suffisamment autonome des autres équipements pour permettre à un avion de poursuivre son trajet en cas de dysfonctionnement en l'air.
"Nous avons réparé la batterie, nous l'avons isolée, de sorte qu'en cas de problème à son niveau, l'avion sera capable de poursuivre son vol", a dit le vice-président de Boeing responsable du marketing pour les appareils commerciaux, Randy Tinseth, présent sur l'aéroport d'Addis Abeba. Il s'est voulu rassurant, affirmant : 'j'ai hâte de reprendre cet avion, je n'hésiterais pas à le faire avec ma famille".
Un passager, François Vaillancourt, a renchéri, disant ne pas être du tout nerveux à voler sur le Dreamliner. "Les compagnies aériennes sont plus sûres après avoir connu un problème, car elles ont effectué les réparations et c'est probablement trois fois plus sûr maintenant qu'avant", a-t-il expliqué.
Les solutions techniques garantissaient la sûreté de l'appareil
Le ministère des Transports du Japon, pays qui possède le plus de Dreamliners avec 24 appareils, a rapidement approuvé le 26 avril la remise en exploitation par les compagnies nippones du Boeing nouvellement équipé. ANA, première à employer le 787, prévoit un vol d'essai le 28 avril dans lequel embarqueront son Pdg et le directeur de la branche aviation civile de Boeing, Ray Conner.
Le 23 avril, l'Agence européenne de la sécurité aérienne avait approuvé les modifications proposées par Boeing afin d'autoriser la reprise des vols dès les changements accomplis.
Boeing a assuré le 27 avril à Tokyo que les solutions techniques garantissaient la sûreté de l'appareil, bien que les causes premières des récents incidents demeurent inconnues.
"Nous regrettons profondément l'impact sur nos clients et sur les passagers des avions, particulièrement au Japon où tant d'exemplaires sont employés, mais nous pensons que nos solutions sont complètes et nous savons que l'avion est sûr", a déclaré l'ingénieur en chef du programme, Mike Sinnett.
Les livraisons de 787, suspendues, vont reprendre avec des appareils intégrants les nouvelles batteries et systèmes afférents. Ethiopian Airlines a commandé six autres Dreamliners en plus des quatre déjà acquis.
Mike Sinnet a précisé que Boeing avait dépêché 300 techniciens dans le monde pour mettre les 50 Boeing 787 déjà livrés en conformité.
AFP/VNA/CVN