Coronavirus
Premier décès en Afrique subsaharienne, l’OMS sonne l’alerte

Le nouveau coronavirus a fait un mort au Burkina Faso, le premier en Afrique subsaharienne et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé le continent africain à "se réveiller" et à "se préparer au pire" face à la propagation de la pandémie COVID-19.

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Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, 16 mars.

L’Afrique reste encore peu touchée par la pandémie, même si le nombre de cas augmente rapidement. "Le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui", a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que les pays africains réagissent en ordre dispersé. Au Burkina, une patiente de 62 ans, diabétique, en réanimation, est décédée dans la nuit, a annoncé le Professeur Martial Ouédraogo, coordonnateur de la réponse à l’épidémie de coronavirus.

Il s’agit d’une députée, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale, Rose-Marie Compaoré, a précisé par la suite son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC opposition). Peuplé de 20 millions d’habitants, ce pays pauvre du Sahel comptait, vers 21h00 GMT, 27 cas d'épidémie de COVID-19, liée au coronavirus. Embouteillages habituels dans les rues et activité normale : à Ouagadougou, la population est restée calme malgré l’annonce de ce premier décès. Et contrairement à la Côte d’Ivoire voisine, les magasins alimentaires n’ont pas été pris d’assaut.

"C’est inquiétant ce qui se passe avec ce virus mais on ne peut pas se barricader comme les pays développés. On manque de tout ici. On vit au jour le jour", a témoigné un vendeur de mobylettes, Boureima Baguian. "On ne peut pas, par exemple, fermer le grand marché. Si jamais ça arrive, ce n’est pas le coronavirus qui va nous tuer mais c’est la misère et la faim", a-t-il expliqué.

"Je suis terrifiée"

La Télévision nationale burkinabè diffuse régulièrement, dans les différentes langues du pays, des messages de prévention. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se plaignaient des mesures décidées samedi 14 mars par les autorités : fermeture des établissements scolaires et suspension des manifestations et des rassemblements publics et privés.

Distribution de désinfectant à Johannesburg, le 18 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nombre total de cas de contamination au coronavirus s’élevait mercredi à plus de 600 dans toute l’Afrique, dont 16 décès (6 en Égypte, 6 en Algérie, 2 au Maroc, 1 au Soudan et désormais 1 au Burkina), selon le dernier bilan établi mercredi 18 mars à 18h30 GMT. Les pays d’Afrique du Nord sont les plus touchés et l’Égypte est celui qui recense le plus de cas (près de 200). En Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud (56 millions d’habitants), principale puissance économique avec le Nigeria, compte le plus grand nombre de cas (près de 120).

Dans les transports en commun de ce pays - comme dans de nombreux autres d’Afrique -, bus, minibus et taxis collectifs, il s’avère impossible de respecter les consignes de sécurité (distance d’un mètre entre les personnes). "Je suis terrifiée", confie Yolanda Masiso, une jeune courtière en assurances sud-africaine, qui rallie tous les matins en bus Johannesburg depuis son township de Soweto. "On a peur mais on ne sait pas quoi faire", déplore un chauffeur sud-africain Bongane Nene.

Dans le port du Cap (Sud-Ouest), plus de 1.700 personnes sont bloquées depuis dimanche 15 mars sur un bateau de croisière. Les six passagers suspectés d’être porteurs du virus ont finalement été testés négatifs et tous les passagers devraient pouvoir débarquer rapidement. Aucun bateau de croisière ne pourra plus accoster dans les ports du pays jusqu’à nouvel ordre.

Les cultes suspendus

Le virus "se répand, donc il est nécessaire de serrer les rangs", a réagi mercredi 18 mars le président sud-africain Cyril Ramaphosa, après une réunion avec les dirigeants des principaux partis d’opposition.

Mesurer la température corporelle pour prévenir le COVID-19, le 12 mars en Afrique du Sud.

Le premier cas en Afrique est apparu en février en Égypte et 30 pays africains sur 54 sont touchés pour l’instant par le coronavirus. Si le continent est moins touché que la Chine, à l’Europe ou aux États-Unis, l’augmentation rapide du nombre de cas pousse de plus en plus de pays à prendre des mesures drastiques.

Pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, le Nigeria a suspendu mercredi 18 mars l’entrée sur son territoire aux voyageurs arrivant de 13 pays à risque dont les États-Unis, la Chine et plusieurs pays européens. Le secteur du transport aérien fait l’objet d’importantes restrictions sur tout le continent, pour tenter de limiter les contaminations importées.

Une quinzaine de pays africains ont décidé la fermeture de l’ensemble de leur système éducatif. Les autorités religieuses musulmanes ou chrétiennes de plusieurs pays, Sénégal, Burkina, Côte d’Ivoire, ont annoncé la suspension des cultes. Les compétitions sportives et les manifestations culturelles sont également visées par des mesures de restriction, d’interdiction ou de report.

Le Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN-2020), prévu en avril au Cameroun, est ainsi reporté sine die. À l’échelle mondiale, le nouveau coronavirus a fait près de 8.800 morts, et infecté près de 210.000 personnes depuis son apparition en décembre 2019.


AFP/VNA/CVN

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