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Des Italiens font des courses dans un marché à Rome, le 10 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Résister à la tentation de trop manger est désormais une priorité en Italie, pays connu pour l'excellence de sa nourriture et de son vin, dont les citoyens vivent cloîtrés depuis une semaine, voire un mois dans certaines localités du Nord. Le risque de prendre quelques kilos n'est rien comparé à la menace pour la santé que représente le COVID-19, qui a tué plus de 2.000 personnes jusqu'à présent dans la péninsule, et continue de se propager.
Mais parmi les multiples préoccupations du moment, qui vont des soucis d'argent à la façon de canaliser l'énergie des enfants interdits de sorties, la prise de poids figure désormais en bonne place. "Je vais manger un paquet de chips. Aujourd'hui, grossir est le moindre des maux. #coronavirus", écrit Chiara sur Twitter.
Dans la presse ou sur internet, les articles offrant des conseils pour éviter de prendre du poids pendant le confinement rivalisent avec ceux qui expliquent par le menu comment manger sainement pour renforcer son système immunitaire. Les vidéos de cuisine et d'exercice physique réalisées par des cuisiniers amateurs, des nutritionnistes ou des entraîneurs personnels sont aussi légion sur les réseaux sociaux.
Une photo largement diffusée sur Whatsapp, et publiée par le quotidien La Repubblica, montre un groupe de personnes visiblement en surpoids sur la plage sous le titre Été 2020 - salles de gym fermées. Le jogging solitaire est autorisé et l'on peut se promener à pied dans son quartier mais les salles de sport ont baissé leur rideau pour plusieurs semaines, et nombreux sont ceux qui avouent ne pas pouvoir rester trop longtemps à la maison sans grignoter.
Nous allons tous devenir gros. On voit de plus en plus de biscuits, glaces et produits peu diététiques dans les chariots des clients, confie Manuel, caissier dans une épicerie du centre de Rome.
Tour culinaire
Dans une vidéo diffusée sur Facebook, un homme se tient devant le miroir de sa salle de bain, s'aspergeant d'eau de toilette, tandis qu'un autre lui demande s'il sort. "Je vais à la cuisine, j'ai beaucoup à faire", répond le premier.
Gina, une vendeuse de fromage devant le marché Porta Palazzo à Turin, le 16 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon le syndicat agricole Coldiretti, nombre d'Italiens font la cuisine pendant cette période d'oisiveté forcée, les ventes de farine ayant augmenté de 80% depuis le début du confinement national décidé le 9 mars. "C'est un boom pour le pain, les pâtes et les gâteaux faits maison pour les familles italiennes", a souligné l'organisation dans un communiqué. La hausse des ventes de sucre (+28%) et de lait (+20%) témoignent aussi de cette tendance, selon les données fournies par la chaîne de supermarchés Coop, citées par Coldiretti.
La fondation Campagna Amica, qui vante les vertus de l'agriculture transalpine, a mis en ligne sur son site mardi 17 mars une série de tutoriels de cuisine présentant le meilleur de la cuisine des régions. Le site permet à ceux qui sont à la maison de "rester devant leur four et leur table de cuisine" tout en faisant un tour culinaire de l'Italie et de ses recettes, des raviolis du Piémont aux gnocchi aux épinards lombards en passant la tarte aux griottes de Calabre.
Alors que le coronavirus continue de se propager sur la planète et que de plus en plus de personnes sont contraintes de rester chez elles, les excès alimentaires ne semblent pas être un phénomène seulement italien. Jess, une internaute britannique, explique sur Twitter que son confinement à domicile, qui a commencé mardi, est mal parti : "Premier jour de travail à la maison et j'ai passé la tête dans le frigo au moins dix fois...".
AFP/VNA/CVN