>>Pour endiguer la propagation du coronavirus, l'Allemagne filtre ses frontières
>>COVID-19 : le nombre de cas confirmés en hausse en Allemagne
>>Futurs remèdes contre le coronavirus: qui, quand, comment ?
Capture d'écran de l'allocution télévisée d'Angela Merkel sur la chaîne ARD, le 18 mars. |
"Depuis la réunification allemande, non, depuis la Deuxième Guerre mondiale, il n'y a pas eu de défi pour notre pays qui dépende autant de notre solidarité commune", a déclaré la chancelière Angela Merkel dans un discours à la nation retransmis à la télévision. Signe de l'importance symbolique de l'intervention, il s'agit pour Mme Merkel, peu friande des grandes envolées aux accents dramatiques, d'une première sous ce format depuis son arrivée au pouvoir en 2005, au-delà des vœux télévisés traditionnels de fin d'année.
Même au cours de la crise de l'euro ou de la crise financière de 2008 et 2009, la chancelière n'était pas allée s'exprimer devant les caméras pour un discours solennel à la nation. "Je crois fermement que nous réussirons dans cette tâche si tous les citoyens la considèrent vraiment comme leur tâche", a martelé Mme Merkel. Un appel destiné à sa population au moment où certains Allemands, les jeunes surtout, prennent des libertés avec les consignes officielles visant à réduire au strict minimum les contacts sociaux face à la propagation de l'épidémie.
La chancelière a rappelé les mesures imposées en Allemagne et en Europe, où la libre-circulation est interrompue pour endiguer la pandémie. "Pour quelqu'un comme moi pour qui la liberté de voyager et de circulation a été un droit durement acquis, de telles restrictions ne peuvent être justifiées que par une nécessité absolue", a expliqué Mme Merkel, qui a grandi dans l'ancienne Allemagne de l'Est communiste. "Dans une démocratie, elles ne devraient jamais être décidées à la légère et seulement de façon provisoire. Mais elles sont en ce moment indispensables pour sauver des vies", a fait valoir la dirigeante.
L'Allemagne a notamment mis en place des contrôles très stricts à ses frontières terrestre avec la France, l'Autriche, le Luxembourg, le Danemark et la Suisse, n'autorisant que le passage des poids lourds pour l'approvisionnement et des travailleurs transfrontaliers. Le ministère de l'Intérieur a annoncé mercredi soir 18 mars étendre ces restrictions, avec effet immédiat, au trafic aérien et maritime. Ceux qui doivent "voyager pour des raisons d'urgence ou les travailleurs transfrontaliers" devront montrer un document justifiant leur entrée dans le pays, a prévenu le ministère dans un communiqué.
Respecter les règles
Mme Merkel a lancé "un appel" au respect des règles de distanciation en Allemagne, où le confinement n'a pas été jusqu'à présent décidé, contrairement à des pays comme la France, l'Italie et l'Espagne.
La chancelière allemande a rappelé les mesures imposées en Allemagne et en Europe, où la libre-circulation est interrompue pour endiguer la pandémie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Plus de poignées de main, se laver les mains soigneusement et à au moins un mètre et demi de la personne suivante et, si possible, pratiquement aucun contact avec les personnes très âgées, car elles sont particulièrement exposées", a énuméré Mme Merkel. "Ce n'est pas sans raison que les experts disent que grands-parents et petits-enfants ne devraient pas se réunir en ce moment", a-t-elle enchaîné, appelant à "skyper", à utiliser les "appels téléphoniques, courriels et peut-être écrire à nouveau des lettres".
Enfin, Mme Merkel a dénoncé les achats massifs de certaines denrées dans les supermarchés. "Le stockage a un sens (...) Mais avec modération. Accumuler comme s'il n'y allait bientôt plus rien avoir est inutile et manque complètement de solidarité", a-t-elle fait valoir. L'épidémie a fait entre 12 et 16 morts en Allemagne jusqu'ici selon les comptages différents de l'institut Robert Koch et des États régionaux.
AFP/VNA/CVN