C'est le message transmis par les scientifiques lors du colloque "Changement de la vie socioéconomique et préservation de la culture des gongs au Vietnam et en Asie du Sud-Est", qui a eu lieu le 14 novembre à Gia Lai dans le cadre du Festival international des gongs 2009.
Il s'agit du premier colloque international du genre depuis que la culture des gongs du Tây Nguyên a été reconnue par l'UNESCO patrimoine immatériel et oral de l'humanité en 2005.
Plus de 200 scientifiques, chercheurs et gestionnaires du Laos, du Cambodge, du Japon, de Thaïlande... se sont penchés sur 4 thèmes principaux que sont les "Recherches sur les gongs du Tây Nguyên en particulier, et plus généralement du Vietnam et d'Asie du Sud-Est", le "Rôle social du gong et la culture des gongs au Vietnam et en Asie du Sud-Est", les "Répercussions socioéconomiques sur la culture des gongs : avantage et inconvénients, écotourisme et patrimoine culturel populaire", et enfin la "Préservation et valorisation de la culture des gongs du Tây Nguyên et d'Asie du Sud-Est".
"Ce colloque a fourni aux scientifiques vietnamiens et étrangers l'occasion de discuter et d'échanger leurs expériences en matière de préservation et de valorisation de la culture des gongs du Tây Nguyên où elle se maintient dans 5 provinces de Dak Nông, Dak Lak, Gia Lai, Kon Tum et Lâm Dông", a souligné Lê Tiên Tho, vice-ministre de la Culture, du Sport et du Tourisme.
Selon les scientifiques, ces dernières années, ce ministère a mis sur pied un programme d'action nationale pour la préservation de ce patrimoine. Plusieurs activités de collecte, recherche, préservation et valorisation de l'espace culturel des gongs ont été déployées.
Les experts locaux ont cependant recommandé de poursuivre les efforts en ce sens dans un contexte de développement socioéconomique exponentiel.
"Certains instrumentalistes pensent à modifier le rythme de jeu des gongs suivant une gamme occidentale. Un tel acte sera très dangereux, faisant perdre la gamme traditionnelle des ethnies du Tây Nguyên", a averti le professeur Trân Van Khê.
L'espace culturel des gongs du Tây Nguyên s'inscrit naturellement dans l'espace de vie des minorités ethniques. C'est pour cette raison que la préservation et la valorisation de la culture des gongs doivent être liées à son espace d'origine. L'important à l'heure actuelle, c'est de transmettre la culture des gongs au plus grand nombre au sein de la communauté.
Selon le professeur Oscar Salemink, la croissance économique et les progrès sociaux ont une incidence sur la préservation de l'espace culturel des gongs comme sur son identité. "Nous nous devons quand même redoubler nos efforts, du moins préserver son originalité dans les fêtes traditionnelles. Les pouvoirs locaux et le ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme ont ainsi un rôle primordial à jouer".
Ils ont avancé nombre de mesures susceptibles de mieux préserver et valoriser l'espace culture des gongs.
Lors de ce colloque, les scientifiques ont avancé nombre de mesures susceptibles de mieux préserver et valoriser l'espace culture des gongs, dont la sensibilisation des populations locales et la préservation du patrimoine au sein de la communauté.
En outre, au colloque, des participants ont proposé au ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme d'étudier les gongs du Laos et du Cambodge pour en déterminer les points communs.
Le plus grand gong du Vietnam
Le plus grand gong du Vietnam, créé par l'artiste Duong Ngoc Truyên du village de Phuoc Kiêu (district de Diên Bàn, province de Quang Nam dans le Centre), et validé en tant que tel par le Guiness Vietnam, est exposé au Parc culturel de Dông Xanh (province de Gia Lai sur les hauts plateaux du Centre) depuis le 13 novembre 2009. Son diamètre est de 2,5 m pour un poids de 700 kg.
Quang Châu-NguyênDat/CVN
(16/11/2009)