>>La Turquie bombarde un village en Syrie contrôlé par les forces kurdes
>>La Turquie engage la guerre contre les jihadistes, deux raids aériens en Syrie
Le gouvernement islamo-conservateur s'est présenté devant les 550 députés à Ankara fort du "ferme soutien" exprimé la veille par l'OTAN à la Turquie, même si ses alliés estiment que le processus de paix avec la guérilla kurde ne devrait pas être sacrifié sur l'autel d'une lutte tous azimuts contre le terrorisme.
Les raids des F-16 turcs contre les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont continué à une cadence accélérée, avec au moins sept nouvelles attaques tôt le 29 juillet contre des cibles situées dans le Nord de l'Irak et le Sud-Est de la Turquie.
Ces raids sont quotidiens depuis près d'une semaine, conséquence de l'effet de souffle provoqué par l'attentat suicide du 20 juillet à Suruç, à proximité de la frontière syrienne, qui a tué 32 jeunes militants de la cause kurde.
Cet attentat a été attribué au groupe État islamique (EI) mais a suscité des représailles meurtrières du PKK contre les forces de l'ordre turques, qu'il accuse de ne pas avoir protégé la population kurde.
L'attaque de Suruç a aussi obligé Ankara à s'engager dans la lutte antijihadiste après avoir longtemps été soupçonné de fermer les yeux. La Turquie a ainsi répondu à une demande pressante de Washington pour l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik (Sud) dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.
Le décret gouvernemental "a été signé" et les Américains peuvent désormais se servir "à tout moment" de la base, a assuré le 29 juillet une source du ministère des Affaires étrangères.
Ce feu vert va permettre de rapprocher sensiblement les avions de l'US Air Force de leurs cibles jihadistes, alors qu'ils devaient décoller de bases plus éloignées, comme en Jordanie ou au Koweit.
Sentiment anti-kurde
Le Parlement s'est retrouvé le 29 juillet à Ankara dans une ambiance particulièrement lourde.
Des enlèvements de policiers et des heurts entre forces de l'ordre et manifestants se multiplient dans le Sud-Est du pays à majorité kurde. Mercredi 29 juillet, un policier a été tué et deux autres blessés dans une attaque au lance-roquettes attribuée au PKK dans la région d'Agri, selon l'agence gouvernementale Anatolie.
À Istanbul, la capitale économique, l'activité est régulièrement perturbée par des alertes à la bombe.
Mais l'opposition soupçonne le président Recep Tayyip Erdogan et son parti au pouvoir, l'AKP, de vouloir alimenter un sentiment anti-kurde dans la perpective d'éventuelles élections anticipées.
Considéré comme un des grands vainqueurs des législatives du 7 juin avec 13% des voix et 80 élus, le HDP est largement à l'origine de l'échec relatif de l'AKP qui a manqué la majorité absolue pour la première fois depuis 2002.
"Les principaux objectifs des opérations en cours dans les airs, sur terre et dans les médias est de faire mal au HDP dans la perspective d'élections anticipées", a affirmé le chef de file du parti Selahattin Demirtas.
Le parti social-démocrate CHP, la deuxième force du parlement derrière l'AKP, a accusé de son côté le gouvernement d'avoir trop longtemps fait preuve de complaisance à l'égard des jihadistes.
>>La Turquie engage la guerre contre les jihadistes, deux raids aériens en Syrie
Un avion turc chargé de missiles décolle de la base d'Incirlik, le 28 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement islamo-conservateur s'est présenté devant les 550 députés à Ankara fort du "ferme soutien" exprimé la veille par l'OTAN à la Turquie, même si ses alliés estiment que le processus de paix avec la guérilla kurde ne devrait pas être sacrifié sur l'autel d'une lutte tous azimuts contre le terrorisme.
Les raids des F-16 turcs contre les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont continué à une cadence accélérée, avec au moins sept nouvelles attaques tôt le 29 juillet contre des cibles situées dans le Nord de l'Irak et le Sud-Est de la Turquie.
Ces raids sont quotidiens depuis près d'une semaine, conséquence de l'effet de souffle provoqué par l'attentat suicide du 20 juillet à Suruç, à proximité de la frontière syrienne, qui a tué 32 jeunes militants de la cause kurde.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, le 20 juillet à Nicosie. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'attaque de Suruç a aussi obligé Ankara à s'engager dans la lutte antijihadiste après avoir longtemps été soupçonné de fermer les yeux. La Turquie a ainsi répondu à une demande pressante de Washington pour l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik (Sud) dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.
Le décret gouvernemental "a été signé" et les Américains peuvent désormais se servir "à tout moment" de la base, a assuré le 29 juillet une source du ministère des Affaires étrangères.
Ce feu vert va permettre de rapprocher sensiblement les avions de l'US Air Force de leurs cibles jihadistes, alors qu'ils devaient décoller de bases plus éloignées, comme en Jordanie ou au Koweit.
Sentiment anti-kurde
Le Parlement s'est retrouvé le 29 juillet à Ankara dans une ambiance particulièrement lourde.
Des enlèvements de policiers et des heurts entre forces de l'ordre et manifestants se multiplient dans le Sud-Est du pays à majorité kurde. Mercredi 29 juillet, un policier a été tué et deux autres blessés dans une attaque au lance-roquettes attribuée au PKK dans la région d'Agri, selon l'agence gouvernementale Anatolie.
Le chef de file du parti turc prokurde HDP, Selahattin Demirtas, le 28 juillet au Parlement turc à Ankara. Photo : AFP/VNA/CVN |
À Istanbul, la capitale économique, l'activité est régulièrement perturbée par des alertes à la bombe.
Mais l'opposition soupçonne le président Recep Tayyip Erdogan et son parti au pouvoir, l'AKP, de vouloir alimenter un sentiment anti-kurde dans la perpective d'éventuelles élections anticipées.
Considéré comme un des grands vainqueurs des législatives du 7 juin avec 13% des voix et 80 élus, le HDP est largement à l'origine de l'échec relatif de l'AKP qui a manqué la majorité absolue pour la première fois depuis 2002.
"Les principaux objectifs des opérations en cours dans les airs, sur terre et dans les médias est de faire mal au HDP dans la perspective d'élections anticipées", a affirmé le chef de file du parti Selahattin Demirtas.
Le parti social-démocrate CHP, la deuxième force du parlement derrière l'AKP, a accusé de son côté le gouvernement d'avoir trop longtemps fait preuve de complaisance à l'égard des jihadistes.
AFP/VNA/CVN