* Nguyên Huu Nguyên, Centre de recherche en économie du Sud, Institut de stratégie du développement, ministère du Plan et de l'Investissement
Le développement urbain, qui aujourd'hui est une science, doit respecter obligatoirement plusieurs principes théoriques. Selon la logique habituelle, il passe par 4 étapes successives que sont une pensée claire, ou une philosophie du développement, un plan général, un plan détaillé et enfin un projet et la construction proprement dite. Leur ordre ne peut être modifié, mais lors du développement de ces centres urbains au Vietnam, un certain manque de rigueur dans le respect de ces 4 étapes a conduit à une construction anarchique de ces zones, et parfois à la suspension de leur aménagement. Certaines agglomérations urbaines ont été lancées sans aménagement détaillé. Ces circonstances expliquent le manque d'infrastructures techniques que connaissent certaines cités urbaines. Elles sont également contraires à un développement durable car cela nécessite plusieurs réparations ou corrections qui freinent la croissance économique et porte atteinte à la physionomie du centre urbain. À mon avis, éviter ces problèmes suppose de créer une autorité en ce domaine, laquelle devrait être indépendante, autonome et particulièrement professionnelle. Par ailleurs, il est important de renforcer les relations entre les autorités locales et la population.
* Nguyên Hông Quân, ministre de la Construction
Les centres urbains se développent très vite depuis quelques temps, encore est-ce insuffisant pour en donner une idée précise : de fait et en moyenne, une cité urbaine est créée chaque mois, et le taux d'urbanisation est passé de 20% en 1999 à 30% actuellement. La croissance économique en zone urbaine atteint 12-15%, soit 1,5-2 fois plus que la moyenne nationale. Le développement économique y offre de l'emploi pour les travailleurs, et ces zones contribuent au maintien de la stabilité comme du développement du pays. La qualité de leurs infrastructures dont adduction et évacuation des eaux ou éclairage public, s'est élevée. Cependant, objectivement, les problèmes actuels portent gravement atteinte à la garantie d'un développement durable. Les lieux de relogement et anciennes agglomérations urbaines se dégradent, l'écart entre offre et demande en logements pour les personnes de faible revenu, en adduction d'eau potable… persiste sinon s'aggrave.
* Ngô Quang Hai, directeur de l'Institut d'architecture et d'aménagement urbain et rural, ministère de la Construction
L'espace urbain de Hanoi en 2030 comprendra un centre et 5 satellites que sont Hoà Lac, Son Tây, Xuân Mai, Phu Xuyên-Phu Minh et Soc Son. Actuellement, dans l'aménagement de son développement urbain, Hanoi rencontre des difficultés en termes d'équilibre entre, d'une part, préservation du patrimoine culturel et des ressources naturelles et, d'autre part, besoin de développement. Hanoi possède des particularités spécifiques en matière de ressources naturelles, de paysage et d'agriculture. La préservation du patrimoine culturel est nécessaire, plus particulièrement au centre-ville. Celui-ci est le "gardien de l'histoire" de la capitale avec le centre politique de Ba Dinh, la cité royale de Thang Long, le mausolée du Président Hô Chi Minh, les musées... Les nouveaux buildings peuvent être construits mais ils doivent impérativement respecter les normes d'urbanisme en hauteur et superficie.
* Trân Ngoc Chinh, président de l'Association de l'aménagement du développement urbain du Vietnam
Le pays compte 754 centres urbains dont 2 "spéciaux", 9 de la première catégorie, les autres relevant des 2e, 3e, 4e et 5e catégories. Dans les années à venir, ils se développeront en assurant l'essor harmonieux entre 6 régions socioéconomiques. D'ici 2015, le Vietnam accordera la priorité au développement des régions économiques de pointe, de grandes zones urbaines et économiques. Hanoi, Huê et Hô Chi Minh-Ville en seront les noyaux des 3 régions du pays. Cela dit, l'aménagement urbain de Hanoi pose des problèmes particuliers, avec un centre-ville surpeuplé, causant embouteillages, bruit et pollution de l'environnement. À Huê, le développement urbain doit être poursuivi en relation avec la conservation des vestiges historiques de l'ancienne capitale royale. Quant à Hô Chi Minh-Ville, son problème insoluble en matière d'aménagement urbain est son sol : le centre-ville et le Nord-Est sont à un niveau inférieur dans le bassin des cours d'eau de Dông Nai, Sài Gon et Vàm Co.
* Shigehisa Matsumura, expert de l'Institut japonais de recherche du Nikken Sekkei
Les données de l'aménagement urbain et celles de la carte administrative sont utiles pour analyser la situation du centre urbain, car elles donnent des informations précises sur les conditions géologiques des parcs fonciers. Ce qui est essentiel dans le développement urbain. À Hô Chi Minh-Ville, la densité de la population au centre diminue et, au contraire, en augmentation dans les zones situées dans un rayon de 5 à 10 km du centre-ville, en particulier au Nord-Est, même si le niveau du sol y est inférieur et donc les inondations récurrentes. Parallèlement, avec les politiques de rénovation, le développement urbain affecte en partie les conditions socioéconomiques de la ville. Pourtant, l'aménagement du développement urbain ne satisfait pas encore au processus d'urbanisation locale.
* Dang Hùng Vo, ancien vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement
Le développement urbain nécessite le perfectionnement du cadre juridique sur 3 problèmes : terrain, immobilier et infrastructures. Il faut en outre amender les politiques d'expropriation et de dédommagement, ainsi que d'assistance au relogement des familles expropriées au service de l'aménagement urbain.
Tùng Chi/CVN