Économies d'énergie et exploitation des énergies renouvelables sont donc des solutions importantes qu'il faut privilégier.
La saison des pluies a débuté il y a deux mois. Mais malgré cela, le niveau des lacs-réservoirs qui alimentent les centrales hydroélectriques reste très inférieur à la moyenne des années précédentes, nuisant à leur production.
Au Vietnam, les centrales hydroélectriques occupent une place importante dans le secteur de l'électricité, fournissant 6.500 MW, soit 34% de l'électricité produite par le pays (19.000 MW). Ce mode de production est le moins coûteux en comparaison aux autres sources d'énergie utilisées pour ce faire (charbon, pétrole, gaz...), mais dépend cruellement des conditions climatiques (pluies, crues, sècheresse...), celles-ci s'avérant pour le moins capricieuses au Vietnam...
Si en 2008, la centrale hydroélectrique de Hoa Binh, sur la rivière Da (une centrale importante au Nord), a produit 10.141 milliards de kWh, elle ne peut avancer qu'un plan de 8,5 milliards cette année. Et encore, cet objectif semble ne pas être à sa portée, à cause de l'absence de précipitations en quantité suffisante (son réservoir a reçu une quantité d'eau inférieure de 35,3% par rapport aux années précédentes).
Selon les données, en fin de septembre 2010, la centrale de Hoa Binh n'a atteint que 62% de son plan de production, soit 5,5 milliards de kWh. Pour Nguyên Van Thanh, directeur de la compagnie de la centrale de Hoa Binh, la situation pourrait encore s'aggraver, si la pluviosité restait insuffisante comme l'ont annoncé les prévisions climatiques. Il faut que la centrale ait un apport de 7,6 milliards de mètres cubes d'eau supplémentaires pour pouvoir atteindre la production fixée.
La situation est la même pour les autres usines hydroélectriques au Nord comme Tuyên Quang, Thac Ba..., ainsi que pour celles au Centre.
Rapport offre/demande déséquilibré
La réalité montre un déséquilibre entre l'offre et la demande. Le besoin en électricité du pays augmente annuellement, de l'ordre de 1.924 MW (équivalent à la production de la centrale de Hoa Binh). Un défi difficile à relever. Il est donc nécessaire de trouver des solutions immédiates. Les experts visent en premier lieu les économies d'électricité chez les consommateurs et l'exploitation des énergies renouvelables, dont l'éolien et le solaire.
Pour le moment, seuls les secteurs d'activité qui exercent en milieu urbain et l'éclairage public (qui consomment 25% du volume total d'électricité de commerce) sont appelés à appliquer les mesures d'économie d'énergie, alors que le secteur de production (qui utilisent la plupart de ce volume national) semble être toujours épargné.
Les usines d'acier, mécanique, ciment, produits chimiques... sont de très gros consommateurs. Hô Chi Minh-Ville compte à elle seule plus de 1.000 usines en fonctionnement, consommant environ 3 milliards de kWh par an, soit 20% de la quantité consommée par toute l'agglomération. Si ces usines parvenaient à économiser 3% de la quantité qu'elles consomment, la ville disposerait de 30 millions de kWh supplémentaires. Solution qui ferait d'une pierre deux coups, car cela permettrait de diminuer les dépenses des entreprises tout en assurant la sécurité énergétique du pays. Pour cela, un programme d'assistance à l'introduction des hautes technologies dans la production sera nécessaire.
En attendant un plan général de développement des énergies renouvelables, les experts proposent des mesures immédiates dites "d'autosuffisance en électricité" dans des localités, dont l'installation de microcentrales hydroélectriques, d'équipements d'exploitation des énergies éolienne et solaire, sans oublier le biogaz.
Nghia Dàn/CVN